Maison passive : l’habitat de demain ?

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Propriétaire d’une maison passive depuis 2009, l’architecte Jérôme Bernard promeut un habitat plus respectueux de l’environnement tout en effectuant des économies ©Pauline Jarzynka

Grâce à sa meilleure isolation thermique et à son orientation solaire optimale, la maison passive s’inscrit comme la solution économique et écologique contre la hausse des prix de l’énergie.

Augmentation des tarifs du gaz, de l’électricité, du fioul… Face à la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement annonce la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’en 2023. Une hausse des tarifs limitée à 15% assure la Première ministre, Elisabeth Borne, impliquant : « Une augmentation moyenne de l’ordre de 20 € par mois pour les ménages se chauffant à l’électricité, au lieu de 180 € sans bouclier tarifaire. »

Pour combattre ces hausses historiques, des solutions existent. Parmi elles : les maisons passives. Cet habitat original séduit de plus en plus les futurs propriétaires à la fibre écologique. Son concept ? Garantir un logement autonome en chauffage. « La chaleur dégagée au sein du foyer par les personnes et différents appareils électriques, combinée à celle apportée par l’extérieur comme l’ensoleillement suffit à répondre à ce besoin », assure Jérôme Bernard, architecte et détenteur d’un bien passif à Saint-Vallier-de-Thiey, près de Grasse. Ainsi, pour obtenir le label Passiv’hauss’, la consommation de chauffage doit être inférieure à 15 kWh par m2 par an, contre 450 kWh en moyenne pour une maison traditionnelle non isolée.

La garantie d’économies d’avenir

Né en Allemagne, ce type d’innovation énergétique est élaboré à partir de matériaux naturels comme du bois. Le critère primordial : orienter l’habitat vers le sud pour assurer un apport solaire optimal répondant aux principes bioclimatiques. Dans la région, une vingtaine de structures sont reconnues passives. La raison de cette rareté ? Le prix. « Il n’existe pas de subvention pour cette forme de construction, souligne Jérôme Bernard, il s’agit avant tout d’un choix personnel de la part des propriétaires. » Si le financement de ce genre de bien reste supérieur de 5 à 10% en moyenne comparé à un pavillon traditionnel, il garantit toutefois des économies d’avenir. « Lorsqu’un foyer classique utilise 5000 kWh pour se chauffer, la maison passive quant à elle n’en requière que 1500 », s’exclame-t-il. Une consommation énergétique divisée par trois, soit environ 609 euros d’épargnés sur la facture annuelle.

Vers une meilleure empreinte énergétique

Bonne nouvelle pour les détenteurs de biens anciens : il est également possible de limiter son empreinte énergétique tout en faisant des économies. Des aménagements comme : « L’installation de vitres athermiques, l’isolation intérieure et extérieure de l’habitacle, peuvent être envisagés », évoque l’architecte vallerois. Des initiatives vivement plébiscitées par l’État avec la loi Climat. Cette dernière promet : « D’accélérer la rénovation des logements français pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. » La lutte contre les passoires thermiques s’intensifie, touchant dorénavant les propriétaires-bailleurs. Au 1er janvier 2025, aucun habitat classé G selon le Diagnostic de performance énergétique (DPE) ne pourra être proposé à la location. En 2034, seules les résidences classées entre A et D pourront y prétendre. Sans surprise, la maison passive avec son rang A+, répondra aux normes futures.

Pauline Jarzynka

*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Lucie Guerra*