Stupid Love

0
2225

Jour sacré pour les canards, maudit pour les frustrés, banal pour les menteurs et vital pour les cas désespérés. Voilà en quelques mots ce que l’on peut penser de la Saint-Valentin. La liste reste bien sûr non exhaustive… Oui, je n’ai que très peu de sympathie pour cette fête.

Non pas pour ce que représente l’amour – je prône l’expression de ce sentiment – mais davantage pour la représentation actuelle de cette date. Comme si finalement, fêter la Saint-Valentin revient à croire qu’on s’aime véritablement une seule fois dans l’année. Vous l’aurez compris, mon discours ne tend pas à l’optimisme mais c’est dans ma nature… Et à entendre ceux qui ont planifié leur soirée avec leur dulcinée ou leur bien-aimé, là-aussi il y a différentes écoles : les puristes au restaurant avec bougies, vin et tutti quanti. Les faux-originaux où c’est Madame ou Monsieur qui cuisine pour sa moitié. Et enfin, il y a ceux qui se contenteront d’un petit plateau télé en toute tranquillité devant « les douze coups de coeur » de Jean-Luc Reichman – émotion garantie – ou alors devant un match de foot. Pour rassurer nos amis dont l’appétence pour le ballon rond n’est pas chose acquise, point de Ligue des Champions cette année. Seulement un petit Monaco-Montpellier des familles, une rencontre qui, je vous préviens, « pue » l’ennui. Alors si votre moitié décide tout de même de s’infliger cette punition, il est grand temps de vous poser quelques questions. L’un des marronniers des « anti » Valentin comme on pourrait les appeler et qui a tendance à agacer les « pros » est bien sûr le côté commercial de cette date. J’adhère plutôt à cette vision et pour illustrer mon propos, je vais vous exposer une anecdote récente. J’ai reçu pas plus tard que mardi après-midi, une publicité d’une célèbre chaîne de restauration asiatique qui offrait, en cas de pré commande d’une « love box », un kit « Dorcel Store ». Manque de chance pour eux, je n’aime pas la nourriture japonaise…

La folie furieuse des réseaux sociaux nous incite tous, à partager sans cesse nos moments de vie. Qu’ils soient naturels ou déguisés, réels ou fictifs, nous y sommes confrontés. Mais, aujourd’hui, je vais être franc, je crains l’apothéose. Par pitié, laissez votre satané téléphone de côté et profitez de ce que vous voyez en face de vous si vous avez décidé de passer la soirée à deux. Déjà parce que c’est plus poli, mais aussi pour vous éviter une éventuelle comparaison avec la Saint- Valentin d’un autre ou d’une autre. Inutile donc de m’envoyer quelconque photo de votre soirée, cela ne me fera ni chaud ni froid. Je ne me ferais pas l’avocat du diable rassurez-vous, après tout, chacun fait bien ce qu’il veut. Je veux juste vous éclairer sur ce qui importe vraiment. Parce qu’il n’y a rien de mieux que d’apprécier le moment présent, en toute simplicité, accompagné de cette personne qui vous procure du bien. Peu importe son caractère et ces moments de hauts et de bas, c’est son ipséité qui fait sa beauté. Alors finalement, ne pas aimer la Saint-Valentin ne signifie pas ne pas croire en l’amour, c’est à mon sens occulter le fait qu’il faille une journée spéciale pour le célébrer. Faites de cette date, un soir comme un autre, mais de votre histoire, une éternelle Saint-Valentin.