Les cinq dates clé de la lutte contre le réchauffement climatique

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La signature de l'accord de Paris a suscité un espoir général dans la lutte contre le réchauffement climatique. (Photo SIPA de Xavier Francolon)

Deux ans après l’accord de Paris conclu pendant la COP 21, il semble impossible d’empêcher la hausse de 2°C de la température mondiale. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Comment a évolué la lutte contre le réchauffement climatique depuis le XXè siècle ?

1979 – Première conférence mondiale sur le climat

La question du réchauffement climatique ne s’est posée que très tardivement. Auparavant, l’attention était centrée sur le problème de la pollution. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) s’est emparée du sujet pour inciter les scientifiques à travailler sur les conséquences du réchauffement climatique. Du 12 au 23 février 1979, l’OMM et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ont organisé à Genève la première conférence mondiale sur le climat. Spécialistes et scientifiques ont débattu autour des effets à long terme de l’augmentation de la température globale de la Terre. Le « Programme climat mondial » de l’OMM a été créé à cette occasion afin de comprendre le changement climatique et s’adapter à ses conséquences.

 

1990 – Premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)

Le GIEC, créé en 1988, compte 195 pays membres et des milliers de scientifiques du monde entier. Son premier rapport permet de mettre en cause l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère dues aux activités humaines. Il permet d’expliquer les raisons du réchauffement climatique. A ce moment, les scientifiques sont encore incertains sur le rythme et l’ampleur du dérèglement climatique. Mais une chose est sûre en 1990 : si rien n’est fait, la température risque d’augmenter de 4°C d’ici à la fin du siècle par rapport à la période préindustrielle.

 
1992 – Sommet de la Terre à Rio

Ce n’est pas le premier sommet de la Terre, pourtant celui de Rio est crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Vingt ans après celui de Stockholm qui a ouvert la marche, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) voit le jour. Le réchauffement climatique est enfin considéré comme important et l’implication de l’Homme dans l’émission des gaz à effet de serre (GES) est reconnue. La Convention lutte contre l’augmentation des GES dans l’environnement pour limiter les impacts. Elle appelle chaque Etat à agir et à réduire ses émissions de GES. Bien consciente des inégalités de richesse entre les pays pour financer des politiques environnementales, la Convention appelle les pays développés à aider les pays pauvres et émergents. Les COP (Conference of the parties) correspondent à la réunion de 195 Etats-parties de la CCNUCC.

 
1997 – Le protocole de Kyoto

Cet accord conclu à l’issue de la COP3 est le premier à contraindre les Etats à réduire leurs émissions de GES avec des engagement chiffrés. Il réunit les 55 pays qui représentaient en 1990 55% de la pollution mondiale au CO2. Entré en vigueur en 2005, il impose la réduction de 5% des émissions totales par rapport à 1990. Les pays ont quatre ans, entre 2008 et 2012, pour y parvenir. Mais le protocole de Kyoto n’oblige que les pays développés à respecter les objectifs. Ainsi, la Chine, l’Inde et le Brésil ont pu y échapper. Mais c’est aussi le cas des Etats-Unis et de l’Australie, qui ont refusé de ratifier l’accord, et du Canada et de la Russie, qui s’en sont retirés. Autant dire que les engagements chiffrés sont loin d’avoir été tenus. Devenu obsolète, le protocole de Kyoto prend fin en 2020 et doit être remplacé par l’accord de Paris. Sans les Etats-Unis.

 
2008 – Le « paquet énergie climat »

Cet accord ne concerne que les pays membres de l’Union Européenne. Le Conseil Européen demande aux Etats d’accomplir l’objectif des « trois fois vingt » entre 2013 et 2020. A savoir baisser de 20% les émissions de GES par rapport à 1990, avoir 20% de part d’énergies renouvelables à l’échelle européenne et augmenter l’efficacité énergétique de 20%. Fait rare pour les accords chiffrés comme le paquet énergie climat, les engagements chiffrés ont quasiment été atteints en 2014. L’objectif en 2020 n’est plus le « trois fois vingt ». Il est beaucoup plus ambitieux, voire même irréaliste. Les Etats de l’UE devront réduire leurs émissions de GES de 40% par rapport à 1990 d’ici à 2020, de porter à 27% la part d’énergies renouvelables et de réaliser entre 27% et 30% d’économies d’énergie.

Hélèna Sarracanie