Pourquoi le débat sur l’IVG est relancé en Pologne

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La Pologne pourrait être l’un des rares pays où l’IVG serait réautorisée. © Lerone Pieters

À nouveau sur la table du gouvernement, le débat pour l’IVG refait surface en Pologne. Volonté du premier ministre, Donald Tusk, le sujet est à l’origine de divisons au sein de la coalition. Le président polonais serait prêt à utiliser son veto contre tout changement de la loi.

Sujet qui divise en Pologne, le droit à l’avortement ressurgit au parlement ce jeudi 11 avril, à la suite d’un débat attendu par beaucoup. Le projet de loi visant à légaliser l’avortement jusqu’à la douzième semaine a été présenté par la coalition civique du premier ministre Donald Tusk. 

Pays connaissant un long et tumultueux parcours dans les droits des femmes, l’avortement est uniquement possible quand la grossesse est à l’origine d’un viol ou d’un inceste ou si elle menace la vie ou la santé de la mère. De lourdes restrictions ayant coûté la vie à plusieurs femmes, après le jugement négatif des médecins à cette pratique. La députée de gauche, Monika Rosa, s’exprime sur ce sujet : « Vous n’avez jamais été enceinte et vous ne savez pas ce que signifie porter un enfant et avoir peur »

IVG : Division chez les élus

Le résultat du vote en faveur du droit à l’avortement pour toutes les femmes est loin d’être prévisible. Beaucoup de partis politiques ont exprimé leur opposition à ce changement de loi, notamment les députés du parti paysan conservateur PSL ou encore le PiS (Droit et justice). Le défi est de taille pour le premier ministre : il détient 248 des 460 sièges à la chambre basse. Cependant, 32 d’entre eux sont occupés par des députés PSL. Pour être adopté, le projet de loi a besoin de 231 voix. 

La directrice de l’ONG Fédération pour les femmes et le planning familial, Krystyna Kacpura, explique ses doutes à l’AFP : « Des projets de loi au contenu similaire avaient été discutés au Parlement à de nombreuses reprises au cours des trente dernières années (…), aucun d’entre eux n’avait jamais réussi à passer en commission ». 

N’ayant pas la majorité des trois cinquièmes requises pour contourner un possible veto présidentiel, le gouvernement devra attendre les prochaines élections, avec l’espoir d’un remplacement de l’actuel chef d’État, Andrzej Duda. 

50% des Polonais sont favorables à la libéralisation des lois sur l’avortement, selon un sondage réalisé par l’agence Opinia24. 

Cloé LAMY