«  Les hommes aussi doivent avoir le réflexe de se palper »

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Anne Pestel, 35 ans, est responsable de la communication et du marketing de la Ligue contre le cancer ©Oriane Dubois

La prévention contre le cancer du sein touche à sa fin en ce mois d’Octobre Rose. Idées reçues ou manque d’information, peu d’hommes se sentent concernés. À Nice, la Ligue contre le cancer sensibilise la gente masculine à l’importance du dépistage.

Dans les couloirs de la Ligue contre le cancer, des femmes défilent à tour de rôle pour demander des renseignements. Aucun homme n’est présent. Généralement considéré comme uniquement féminin, cette absence permet de s’interroger sur le manque d’information sur le cancer du sein masculin. Et les chiffres renforcent ce stéréotype. Chaque année, 58 500 femmes sont touchées par la maladie, contre 500 hommes. Anne Pestel, responsable de la communication et du marketing à la Ligue contre le cancer à Nice, explique : « Les hommes atteints ne représentent qu’un pourcent de la population. Ce qui explique qu’ils se sentent moins concernés. » Les affiches préventives roses et les iconographies de poitrines montrent que les femmes sont les plus ciblées par la campagne et donc davantage encadrées pour les démarches à suivre. Qu’en est-il pour le sexe maculin ? « Quand ils le découvrent, il est souvent trop tard. Les hommes aussi doivent avoir le réflexe de se palper. »

Un changement de mentalité majeur

« Les hommes commencent à accepter qu’ils puissent être malades. Certains continuent de penser que reconnaître des symptômes et demander de l’aide est un signe de faiblesse. C’est encore un sujet tabou », se désole Anne Pestel. Cette manière de penser biaise les chances de découvrir une tumeur et de la prendre en charge à temps. Pour inciter à effectuer les démarches nécessaires, la présence de l’entourage est primordiale. « Souvent les personnes et notamment le peu d’hommes qui osent, n’arrivent pas à franchir les portes, poursuit-elle. Ce sont leurs amis ou membres de la famille qui vont les accompagner dans les démarches à suivre et apporter un soutien psychologique nécessaire à la guérison. »

Pourtant, avec le flux d’informations données par les associations ou sur internet, Anne Pestel constate que les nouvelles générations se questionnent davantage sur le cancer du sein et prennent mieux soins de leur corps. Elles hésitent de moins en moins à engager une procédure de dépistage. « Les jeunes générations d’hommes sont plus à même de faire le premier pas et de se rendre dans les centres spécialisés », précise la responsable. Une évolution des mentalités qui n’est pas sans conséquences : grâce à la prévention, neuf cancers sur dix sont guéris. 

Les bons gestes à adopter
Ces gestes sont à reproduire au moins une fois par mois. Ce sont les mêmes que pour les femmes :
–  S’informer sur les formes ou les douleurs que le cancer du sein peut prendre sur ou sous la peau.
–  S’auto-palper avec des mouvements circulaires afin de déceler une petite boule ou douleur.
–  Observer la forme, la couleur ou l’apparition de croûte autour du mamelon.
–  Consulter un médecin au moindre doute.

Oriane Dubois

Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Lucie Guerra *