Présidentielles américaines : les Swing States, ces États qui peuvent tout faire basculer

0
956
Au total, c'est 230 000 millions d'Américains qui votent cette année. ©Canva

Dans quelques heures, des centaines de médias annonceront qui du républicain Donald Trump ou du démocrate Joe Biden remportera les élections présidentielles américaines. Pour l’instant au coude à coude, les candidats pourraient bien se démarquer grâce aux « Swing States », ces États encore indécis.

États pivots, États clés ou encore États indécis. Les Swing States sont aujourd’hui scrutés à la loupe pour élire le 46e président des États-Unis. Outre Atlantique, le chef de l’État est élu indirectement par 538 grands électeurs. C’est à travers eux que les américains vont donc voter pour élire le républicain Donald Trump ou le démocrate Joe Biden. L’un des deux devra recueillir au moins 270 grands électeurs pour accéder à la Maison Blanche.

Les enjeux des Swing States

Pour chaque État, c’est la règle du « winner takes all » (le vainqueur rafle tout) qui permet de régir l’élection. C’est-à-dire qu’il faut simplement que l’un des partis arrive en tête dans un État pour remporter tous les grands électeurs. Mais chaque État n’a pas le même nombre de grands électeurs (qui dépend du nombre de représentants au Congrès).

Aux États-Unis, les Safe States (états sûrs) s’opposent aux Swing States (États indécis). Il n’y a donc pas vraiment d’enjeux pour un candidat d’un État historiquement républicain ou démocrate. Alors que dans les États indécis, c’est tout à fait l’inverse. Comme ils peuvent basculer à tout moment d’un parti à un autre, ils sont essentiels dans l’élection. Les candidats se disputent la course dans ces zones.

Certains Swing States plus cruciaux que d’autres

Certains États sont à surveiller pour plusieurs raisons : le nombre élevé de grands électeurs et l’indécision des électeurs.

C’est le cas de la Floride qui possède 19 grands électeurs. Avec une moyenne d’âge assez élevée, Donald Trump avait pu remporter le scrutin en 2016. Mais aujourd’hui, de nombreuses contestations ont émergé suite à la pandémie de Covid-19 et il pourrait ne plus compter sur cet électorat.

La Pennsylvanie rentre dans la ligne de mire des candidats. Avec 20 grands électeurs, il est depuis des années démocrate mais il a basculé du côté républicain à la dernière présidentielle. Plutôt rural, cet État serait idéal pour Joe Biden qui reprendrait son fief puisqu’il est né à Scranton. 

Mais le Michigan pourrait aussi être décisif avec ses 16 grands électeurs. C’est un peu le même cas de figure que la Pennsylvanie. À l’origine démocrate, Donald Trump avait renversé la tendance en 2016. Mais les sondages placent Joe Biden en tête avec huit points d’avance. Depuis plusieurs années, une fronde anti-Trump émerge dans ce territoire des grands lacs.

Enfin, le Texas reste l’outsider de cette campagne. Avec ses 38 grands électeurs, il est un État clé pour gagner de l’avance sur son adversaire. Républicain depuis 1980, de récent sondages ont placé Trump et Biden au coude à coude avec 48% et 47% des intentions de vote.

D’autres États comme l’Ohio, la Géorgie, la Caroline du Nord, le Wisconsin, l’Arizona ou l’Iowa pourraient aussi renverser l’issue du scrutin à la dernière minute.  

Les résultats au compte-gouttes

Cette année, avec le vote par correspondance, c’est près de 100 millions d’électeurs qui ont déjà voté. Soit presque la moitié des votes. Et si certains États décompteront les voix dès la fermeture des bureaux, pour d’autres comme en Pennsylvanie, la dépouille se fera au petit matin. Mais à cause des délais postaux, tous les votes ne seront pas reçus mercredi. Finalement, on pourrait attendre plusieurs jours avant d’avoir le réel résultat. Alors, en ce sens, les Swing States auraient un rôle crucial à jouer. Ils pourraient donner une avance considérable à l’un des deux candidats.

Dans les sondages, Biden est en tête avec 212 grands électeurs mais avec ces fameux États pivots, la tendance peut se renverser. En 2016, Donald Trump en avait remporté six et devenait alors le 45e président des États-Unis.