Le prix Frantz-di-Rippel, créé en 2022, revient pour une 4ᵉ édition à Biot. Le 24 octobre 2025, trois distinctions seront décernées parmi six ouvrages sélectionnés par un jury de journalistes. Ce prix littéraire récompense des livres écrits par des reporters à partir de leurs expériences de terrain en reportage et de leur vécu personnel.
Ce vendredi soir et samedi, la ville de Biot accueille un parterre de journalistes dans le cadre de la 4e édition du Prix Frantz di Rippel. Créé en 2022 en hommage à Stéphane Frantz Di Rippel, directeur du novotel d’Abidjan ayant trouvé la mort en 2011 pour avoir caché des journalistes (son corps, torturé, n’a jamais été retrouvé), ce prix récompense chaque année un ouvrage écrit par un journaliste. Trois prix seront ainsi décernés cette année : le Prix du jury, décerné par 10 journalistes issus de la presse nationale et régionale, le prix de la ville de Biot et le prix Nice-Matin, remis par des lecteurs du quotidien azuréen.
S’inscrivant dans un désir d’œuvrer à la défense de la liberté de la presse et d’expression, la ville de Biot a nommé Christophe Gleizes membre du jury. Une nomination « hautement symbolique, (qui) intervient alors que Christophe Gleizes est actuellement emprisonné pour avoir exercé son métier de journaliste avec honnêteté. Son intégration au sein du jury est à la fois un acte de reconnaissance pour son travail, mais aussi un geste fort de solidarité envers tous les journalistes privés de liberté dans le monde« , souligne ainsi la ville.
Une sélection éclectique autour de l’enquête
Six ouvrages sont en compétition cette année (lire en détails ici) : Femme, vie, liberté de Martine Courtade et Mortaza Behboudi, Prisonnier du désert – 711 jours aux mains d’Al-Quaïda d’Olivier Dubois, Les caméléons de Thibaut Martinez-Delcayrou, La meute de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, Tueurs à gages de Jean-Michel Décugis, Vincent Gautronneau et Jérémie Pham-Lê, et Dans les âmes et les urnes de Vincent Jarousseau.
Si le palmarès sera dévoilé vendredi soir à l’occasion de la soirée de remise des prix, au centre Mouratoglou Hôtel & Resort, un événement destiné au public est lui prévu ce samedi 25 octobre. Une conférence débat sur le thème « Au péril de sa vie, informer coûte que coûte » se tiendra à la médiathèque Sonia-Delaunay, située au coeur de Biot village. À partir de 14h30, le public pourra assister à une table ronde réunissant divers journalistes professionnels venus échanger sur les risques du métier de reporter. Plusieurs auteurs seront sur place pour dédicacer leurs ouvrages. L’entrée sera gratuite et les titres de la sélection seront à gagner par tirage au sort.
À travers cette initiative, le Prix littéraire Stéphane Frantz-di-Rippel rappelle que la littérature reste un espace de résistance, de réflexion et de dialogue, dans un monde où la liberté d’informer reste fragile.
Christophe Gleizes membre d’honneur du jury
Depuis 4 mois, le Français Christophe Gleizes, journaliste sportif, est détenu en Algérie. Il est incarcéré depuis le 29 juin 2025 alors qu’il exerçait son métier de journaliste avec intégrité. Il a été condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « possession de publication dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ». La ville de Biot a ainsi décidé de le nommer symboliquement membre du jury du Prix littéraire Stéphane-Frantz-di-Rippel pour l’édition 2025. Un acte de reconnaissance pour son travail et un geste de solidarité pour tous les journalistes privés de liberté dans le monde. Une démarche à laquelle s’est associé Reporters sans frontières (RSF). Un soutien direct à tous les journalistes menacés ou emprisonnés. La ville de Biot lui a fait parvenir les ouvrages sélectionnés il y a quelques semaines afin qu’il puisse avoir accès aux livres.
Céleste Neuquelman – © Ville de Biot



