Dossier élection présidentielle: épisode 4. Tout connaître sur … Jean Lassalle (Résistons !)

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Deuxième candidature d'affilée pour Jean Lassalle. ©Wikicommons

EDJ News poursuit sa présentation des candidats à l’élection présidentielle 2022. Aujourd’hui zoom sur le candidat « inclassable », Jean Lassalle.

Déterminer le bord politique d’un candidat est un exercice bien moins aisé qu’il n’y paraît. Si la droite, la gauche ou les extrêmes sont facilement identifiables, certaines personnalités comme Jean Lassalle sont plus difficilement « classables ». Pour la deuxième fois, le Béarnais se présente à une élection présidentielle. Si sa personnalité et sa bonhommie l’ont rendu assez célèbre, qu’en est-il de son projet pour la France de 2022 ? Réponse dans cet article.

Son parcours

File:Jean Lassalle Besançon 3.JPG - Wikimedia Commons
Après une vie de mandats locaux, Jean Lassalle tente sa chance à l’échelle nationale. ©WikimediaCommons

Jean Lassalle est né en 1955 dans le petit village (136 habitants) de Lourdios-Ichère, dans les Pyrénées-Atlantiques. Comme il aime à la rappeler, il est fils de berger, petit-fils de berger et l’a lui-même été. Il a également un fils, Thibault, joueur professionnel de rugby à Oyonnax.

Sa carrière politique débute comme maire de sa commune en 1977. Il restera à ce poste jusqu’en 2017. Parallèlement, Lassalle devient conseiller général et député; jusqu’à sa candidature à l’élection présidentielle en 2017 (1.21%), il n’aura perdu aucun scrutin.

Adhérent de l’UDF (Union pour la démocratie française, centre-droit), il soutient François Bayrou dont il est l’un des plus proches conseillers lors de la campagne présidentielle de 2007. Cependant, les deux hommes se séparent en 2016: Bayrou veut soutenir Alain Juppé pour l’élection à venir tandis que Jean Lassalle souhaite une candidature indépendante. Son aventure personnelle débute alors.

Son programme

File:MoDem regional elections 2010-01-24 n05.jpg - Wikimedia Commons
Jean Lassalle veut être le porte-parole de la ruralité. ©Wikicommons

Institutions :

  • Référendum entre le maintien du quinquennat ou le retour du septennat présidentiel.
  • Suppression de la cour de Justice de la République (juridiction spéciale pour les crimes et délits des membres du gouvernement).
  • Instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC).
  • Reconnaissance du vote blanc.

Santé :

  • Généraliser la détection de l’handicap.
  • Revaloriser le statut et le salaire des aidants (pas de somme indiquée).
  • Inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux, en finançant les études de ceux qui s’engagent à y travailler.
  • Ouvrir 20.000 lits et embaucher 100.000 soignants.

Economie/Travail :

  • Revaloriser le SMIC à 1.400 euros net.
  • Mise en place d’un RSA jeune.
  • Maintenir l’âge de départ à la retraite (62 ans).
  • Augmentation des APL.
  • Proposer un prêt de 20.000 euros à taux 0 pour les étudiants.
  • Rétablissement de l’ISF.

Immigration :

  • Faire respecter le droit d’asile.
  • Renforcer les douanes pour lutter contre l’immigration illégale.

Ruralité :

  • Revoir la PAC pour que « les aides aillent aux paysans qui respectent leur terre et leurs bêtes, non à la spéculation foncière« .
  • Renationaliser (l’Etat redevient actionnaire) certains secteurs clés comme celui de l’agriculture.
  • Soutenir les circuits courts notamment pour les cantines.

Ecologie :

  • Supprimer l’énergie éolienne.
  • S’affranchir de directives européennes relatives à la conservation de la nature car:  » La cohabitation entre les bergers et leurs troupeaux est incompatible avec la présence de prédateurs tels que les ours, les loups et les lynx. »

L’historique des candidats soutenus par Jean Lassalle à la présidentielle

Lorsque Jean Lassalle débute sa carrière en 1977, l’UDF est au plus haut, puisque son chef de fil, Valéry Giscard d’Estaing, est au pouvoir. Très vite, le parti va déchanter. Battu par le PS en 1981, la formation centriste se voit également doublée par sa droite en 1988, où Jacques Chirac devance Raymond Barre. En 1995, l’UDF ne présente pas de candidats, tandis que le RPR (Rassemblement pour la République) en propose deux , Edouard Balladur et Jacques Chirac. Les centristes soutiennent le premier mais c’est le second qu’il en emporte.

A partir de là, et sous l’impulsion de François Bayrou, l’UDF prend son indépendance. En 2007, le maire de Pau loupe d’un rien le second tour avant de se marginaliser. Depuis 2017, l’Union des Démocrates Français devenu Mouvement Démocrate soutient la République En Marche tandis que Jean Lassalle a tenté l’aventure solitaire.

NB : Jean Lassalle étant estimé entre 0.5% et 1.5%, il n’apparaissait pas pertinent de représenter les sondages sous forme de graphique.

* Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet *

Hugo Romani