Just Sea It : « Nous souhaitons agir ! »

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De gauche à droite : Paul Mondou, Gonzalo Fernandez, Cassandra Mottet, Loup Keravel et Paul Meyrueis lors de leur premier jour en tant que créateurs de l’association. ©Just Sea It

Chaque année, plus de 220 000 tonnes de plastique finissent dans la mer Méditerranée. Créée en 2022, par cinq étudiants de l’EDHEC Business School de Nice, l’association Just Sea It se concentre sur la préservation des fonds marins. Loup Keravel et Gonzalo Fernandez, community managers, évoquent les valeurs derrière ce projet et leurs ambitions futures.

Vous êtes cinq étudiants de l’EDHEC de Nice originaires de régions différentes. Comment avez-vous eu l’idée de créer Just Sea It ?

Loup Keravel : Nous avons crée Just Sea It en octobre 2022. À l’origine, c’était uniquement un projet d’école mais plus nous avancions dans les démarches, plus l’envie de créer notre propre association grandissait. Au final, c’est devenu une idée à part entière. Chacun de nous a un lien particulier avec l’eau que ce soit par la plongée, la voile ou le surf. Nous savons que la mer est l’une des choses la plus affectée dans l’environnement, c’est pourquoi nous voulons lutter contre la pollution de ces espaces.

Gonzalo Fernandez : Oui, c’est vraiment ça, nous souhaitons agir !

Dans une société où la préservation de l’environnement est au cœur des débats, quelle est votre position face à cette situation ? Vos pensées vous guident-elles dans la façon de gérer votre association ?

GF : Oui, maintenant, nous sommes beaucoup plus conscients de la situation. Lors d’un échange avec un scientifique, il nous a expliqué que d’ici 50 ans, tous les coraux allaient disparaître. Cela nous a beaucoup marqués et alarmés. Personnellement, j’adore la plongée et quand je suis à Alicante en Espagne (ville d’où il est originaire, ndlr), je me rends compte qu’il y a de plus en plus d’espèces de poissons qui disparaissent. Cela m’affecte beaucoup.

LK : Nous nous sommes beaucoup documentés sur la situation. Avec du recul, on se dit que c’est un cercle vicieux. Cela nous a fait réfléchir. Nous avons même obtenu un partenariat avec SOS Grand Bleu.

Votre partenariat avec SOS Grand Bleu est une réelle opportunité. Cette collaboration, va-t-elle pousser vos projets encore plus haut ?

GF : Oui c’est l’objectif, nous avons obtenu ce partenariat le 11 décembre.

LK : Notre collaboration est très importante. La présidente de l’association (Murielle Oriol, ndlr) est toujours à nos côtés. Elle nous soutient et accepte toujours nos idées, c’est comme une marraine. Dans un futur proche, nous souhaitons organiser des ramassages de déchets. Aussi, le 13 avril, lors de la journée de présentation à l’EDHEC où nous avons un stand, elle viendra faire une conférence pour nous aider à sensibiliser un maximum de personnes présentes à l’événement.

Vous souhaitez sauver l’environnement niçois. Vous avez organisé une vente aux enchères d’œuvres d’art il y a deux semaines. Quels étaient les objectifs ?

LK : Nous avons organisé cette vente aux enchères pour récolter un maximum de fonds pour notre association. Avec cet argent, nous souhaitons emmener des enfants de CM1 et CM2 au musée océanographie de Monaco et louer une salle pour faire des activités artistiques. Notre objectif est d’interagir avec eux, les impliquer et les sensibiliser au maximum sur la préservation des fonds marins. En réalité, cette action est une suite logique dans notre projet. Nous souhaitons également emmener les artistes sur le Santo Sospir (voilier turc du XVIe siècle, ndlr) en collaboration avec SOS Grand Bleu pour les remercier. Tous les artistes nous ont gentiment donné les œuvres pour les vendre ensuite, il est évident que nous voulons les remercier.

Quel est le résultat ?

LK : Nous avons récolté 42 000 €, dont 5 000 € pour SOS Grand Bleu. Nous avons eu de la chance, nous étions bien entourés par le commissaire de justice et les artistes. Gérard Holtz était même présent. L’ambiance était exceptionnelle.

Protéger et sensibiliser sont les maîtres-mots de votre association. Quelles sont vos ambitions futures pour continuer à respecter ces valeurs ?

GF : Nous n’avons pas de projet à court terme. Emmener les enfants au musée et les artistes sur le Santo Sospir nous prend déjà beaucoup de temps. Entre les autorisations, l’organisation, les études et les examens qui approchent, nous sommes bien occupés.

LK : Nous souhaitons bien évidemment garder Just Sea It et ne pas l’arrêter en avril. Notre équipe fonctionne très bien. Cela étant, nous n’en avons pas encore réellement discuté. Une seule chose est sûre, nous souhaitons faire mûrir et grandir notre association en réalisant de vrais projets impactant. Pourquoi pas aussi collaborer avec l’association de notre école. Enfin, l’objectif ultime est d’obtenir une collaboration pour la conférence sur les mers et océans à Nice organisée par l’ONU en 2025.

Emma Labrousse

*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Lucie Guerra*