Méditation : les clés pour guérir de l’anxiété

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©LN La salle de méditation au Centre Kadampa Tchakrasambara à Nice.

Christine Kammerer, pratiquante bouddhiste au Centre Kadampa Tchakrasambara à Nice et professeur de danse, organise chaque lundi des séances de méditation à Sophia Antipolis dans son studio de danse. Entre 12h30 et 13h15, ses séances permettent aux personnes anxieuses de se détendre entre leurs heures de travail.

« La méditation peut guérir l’anxiété mais aussi tous les autres sentiments négatifs que l’on peut avoir : la jalousie, la colère… Elle nous permet de voir les choses telles qu’elles existent. C’est une manière de gérer les problèmes de la vie quotidienne » explique Christine Kammerer assise en tailleur dans la salle dédiée à la méditation. La professeur de danse prend l’exemple de Bouddha pour expliquer la source de l’anxiété ainsi que de toutes les souffrances humaines. Dans la religion Bouddhiste, Bouddha n’est pas un Dieu mais simplement un être vivant qui voit les choses telles qu’elles sont réellement. Si la plupart des hommes souffrent en permanence, c’est parce qu’ils ont une vision erronée de leur environnement. La méditation donne les clés pour changer cette image et transformer notre esprit de manière à ce qu’il perçoive le monde autrement.

Un travail personnel qui peut libérer de toute souffrance

Tout le monde peut méditer puisque seul du calme et un sol sont nécessaires à cette pratique. En revanche, la volonté est plus difficile à avoir et est pourtant primordiale puisque la méditation est avant tout un travail personnel qui permet de transformer son esprit. « Chacun fait ce qu’il veut de la méditation. On est pas obligé d’être bouddhiste pour en faire, le but premier étant d’améliorer son quotidien. » La jeune femme poursuit en nous présentant une séance type qu’elle peut effectuer à Sophia Antipolis. Pour les personnes anxieuses, la méditation sur le souffle est la plus conseillée. Il faut se concentrer sur les sensations autour de nous et plus particulièrement sur sa respiration. En concentrant notre attention là-dessus, on va oublier les problèmes qui trottent dans notre tête pour laisser place au calme et à l’apaisement uniquement. On démarre avec cet objet avant de poursuivre avec un thème bien précis sur lequel on va réfléchir le temps d’une séance. Christine Kammerer prend l’exemple d’une méditation sur la mort. Y réfléchir va en fait transformer notre vision de la vie. Ce thème qui peut sembler effrayant va finalement nous égayer à la fin de la séance. On se pense invincible, pour nous souvent, la mort est lointaine. Après avoir pris conscience qu’elle peut frapper à tout moment nous allons voir la vie différemment et apprécier au mieux les petites choses. Tous les sujets de méditation reviennent à la même conclusion : il faut se souvenir que nous avons tous les mêmes peurs : la maladie, la mort et la tristesse. Mais aussi tous les mêmes buts : le bonheur. Ainsi nous devons réaliser que chaque personne autour de nous a la même importance. Après cette leçon intégrée l’anxiété se verra diminuer puisqu’on a appris à relativiser.

Pour que notre esprit s’habitue à ce schéma, seule la répétition compte

« Notre cerveau a de très mauvaises habitudes, il a tendance à oublier rapidement » explique la pratiquante bouddhiste. Bien qu’en sortant d’une séance nous allons nous sentir léger et relaxé, nous allons très rapidement revenir à nos pensées négatives initiales. Mais Christine Kammerer utilise une métaphore pour illustrer son idée : notre esprit est comme une sculpture : « Elle n’est pas évidente à construire mais petit à petit elle prend forme. » Après chaque session nous allons acquérir un peu plus de sagesse. Il faut répéter l’exercice régulièrement pour véritablement encrer les enseignements dans nos esprits. Le travail prend le temps que l’on souhaite : cela peut être des heures comme quelques minutes, le résultat est identique. On a pris du recul et on réalise que tout le monde est bon au fond de lui. Il n’y a aucune angoisse ni peine à avoir.

Amener la méditation dans son quotidien

On peut mettre en application la pratique dans notre vie au quotidien. Lorsque quelque chose de négatif nous arrive, il faut souffler et se rappeler que la personne en face est semblable à nous-même. C’est un exercice qui sera tout autant bénéfique que les rendez-vous de méditation que l’on se fixe. Compassion, égalité, et calme sont les clés pour éviter l’anxiété et toute autre souffrance. « Ces choses que l’on a apprises lors des séances de méditation doivent se répéter dans la vie de tous les jours afin que le résultat de toute situation soit de la bonté et de l’amour. »

Léa Nicosia