Village santé sexuelle : les associations se mobilisent pour les jeunes à Nice

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Cédric Roussel-Grison (à gauche) et son équipe de l’ENIPSE sont mobilisés pour répondre aux interrogations des étudiants de Carlone ©Lucie Guerra

Le Village Santé Sexuelle a pris ses quartiers sur le campus Carlone à Nice, mardi 29 novembre. L’occasion pour les associations présentes de proposer des actions de prévention, de dépistage du VIH, et des animations ludiques autour du thème de la sexualité.

Brochures informatives colorées sur le VIH, protections menstruelles et préservatifs. Mardi 29 novembre, à deux jours de la Journée mondiale de lutte contre le Sida du 1er décembre, les stands des associations niçoises* transforment le parvis du campus Carlone de Nice, en Village santé sexuelle. Sous les tentes ornées d’affiches, des dizaines d’étudiants venus s’aventurer à l’extérieur, boisson chaude à la main, pour s’informer, se faire dépister pour le VIH ou participer à des animations. « Pour les jeunes, c’est parfois compliqué de faire la démarche de prendre rendez-vous pour se faire dépister ou poser des questions. Là c’est intéressant parce qu’on vient jusqu’à eux », explique Marie Beneteau, chargée de mission éducation à la sexualité du CRIPS sud.

« Qui connait le jeu “C’est pas tabou” ? », demande-t-elle alors à un groupe d’amis. Chacun à leurs tours, rire aux lèvres, ils piochent une carte et tentent de faire deviner à leurs camarades, le mot sur le thème de la sexualité qui y est inscrit. Tous se prêtent au jeu en rigolant : « C’est vachement bien d’avoir mis le village ici et d’être entourés de professionnels. Les jeux permettent de nous attirer, nous les jeunes, tout en nous faisant une piqure de rappel sur l’importance d’être vigilant d’un point de vue sexualité », confie Pierre Nominé, étudiant de l’université. 

Plus de 3500 personnes séropositives sur le territoire

Selon les chiffres de Sidaction, plus de 3500 personnes sont séropositives sur le territoire, ce qui fait de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la deuxième région la plus impactée par le virus en France. Pour pallier cela, le projet « Objectif Sida Zéro », mis en place par la ville de Nice et le département des Alpes-Maritimes prévoit que d’ici 2030, « 95% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et reçoivent un traitement antirétroviral durable ». L’initiative a également pour objectif que 95% des personnes traitées aient « une charge virale durablement indétectable et ne transmettent pas le virus ».

Pour Cédric Roussel-Grison, chargé de prévention de l’ENIPSE, il est impératif de lever les « tabous sur la sexualité » et de « libérer la parole » notamment auprès des jeunes populations. « Les anciennes générations ont eu beaucoup de prévention sur le Sida, mais maintenant les traitements ont évolué, le VIH est une maladie chronique donc il y a moins de communication, déplore-t-il, c’est là où les associations ont un rôle à jouer. » Sur son stand, il propose un dépistage du VIH à l’aide d’un Test rapide d’orientation diagnostique (TROD), qui récupère une petite goutte de sang sur le doigt et permet de connaitre le statut sérologique d’il y a trois mois. Une technique accessible et avantageuse car elle ne nécessite aucun matériel de laboratoire et peut se réaliser n’importe où. « Toucher un public jeune, c’est toucher des personnes au début de leur vie sexuelle et donc essayer de faire en sorte que la prévention et le dépistage deviennent des habitudes », conclut-il.

Numéros et adresses utiles :

  • Sida Info Service : 0 800 840 800
  • AIDES/Spot Marshall : 04 93 55 90 35 – 29 rue Delille, 06000 Nice
  • CeGIDD (Centre Gratuit d’Information et de Dépistage et de Diagnostic) : 04 89 04 55 60 – 8 avenue Baquis, 06000 Nice
  • Planning Familial 06 : 04 92 09 17 26 – 22 avenue Malaussena, 06000 Nice

*Notamment le Centre régional d’information et de promotion de la santé sexuelle (CRIPS Sud), le planning familial des Alpes-Maritimes, et l’Équipe nationale d’intervention en prévention et santé (ENIPSE)

Lucie Guerra

*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Ismahan Stambouli*