Altice va se relever, on vous explique pourquoi en 5 points

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Patrick Drahi, fondateur d’Altice, est le nouveau PDG de SFR ©ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

En moins de six mois, l’action du groupe de Patrick Drahi a perdu près de 60 % de sa valeur. La raison de cette dégringolade est l’endettement de plus de 50 milliards d’euros du groupe. On vous explique en cinq points pourquoi Altice va se relever.

1 – Les banques « obligées » de prêter

Altice possède de nombreuses filiales de télécommunication. France, États-Unis, Israël, Portugal, République dominicaine, Suisse. Six pays dans lesquels Altice dessine le paysage téléphonique. Les banques, frileuses à l’idée de prêter plus d’argent, vont pourtant devoir aider le géant luxembourgeois. En effet, laisser couler l’empire Drahi marquerait la fin du modèle économique et occasionnerait de nombreuses pertes d’emploi (notamment en France). Le paysage médiatique français appartient en grande partie à Altice (BFM TV, RMC, Libération, L’Express,… ). L’essentielle de la dette repose sur la BNP Paribas. Certaines banques sont liées au groupe dans cette grave crise. Goldman Sachs, JP Morgan et la BNP Paribas ont prêté des milliards au groupe. Le cas d’Altice montre les limites de la spéculation financière. Une erreur à ne plus reproduire.

2 – Les investissements vont porter leur fruit

Ces dernières années le groupe a beaucoup investi. Ces placements stratégiques, sur le long terme, ne sont pas encore rentable. Le groupe a acheté des entreprises de télécommunication et des médias dans le monde entier. En 2015, Vivendi cède SFR à Altice contre 13,5 milliards d’euros. L’acquisition, à la surprise générale, des droits TV de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa devrait attirer de nombreux clients vers la filiale SFR. 350 millions d’euros ont été déboursés pour arracher le lot à Canal + et beIN Sports. Depuis quelques mois, de nombreux clients quittent le groupe au logo rouge. Néanmoins, à partir de septembre prochain, ceux qui veulent regarder les matchs des compétitions européennes de football devront changer d’opérateur mobile.

3 – SFR : un service client revu

Quelques jours après avoir pris la tête du groupe SFR, Patrick Drahi annonce vouloir repenser totalement le service client. Le service après-vente de l’opérateur est souvent décrié par les clients. « Nous ne nous occupons pas assez bien de nos clients », reconnaît-il devant les analystes spécialisés dans les télécoms présents à Barcelone. Après la démission du PDG de SFR, Patrick Drahi reprend les affaires de l’opérateur en main. Il veut redynamiser et rendre à nouveau attractif SFR. « La qualité du réseau est bonne, admet-il, mais il faut revoir la stratégie entre les médias et les télécoms. »

4 – Diversification des activités

Après Orange Bank, le groupe Altice aimerait également créer une banque en ligne. Une licence a été déposée auprès de la Banque centrale européenne (BCE). SFR pourrait avoir sa banque d’ici à 2019. Le fondateur du groupe espère attirer de nouveaux clients. Le groupe Altice s’est également exporté. Il est entré en bourse à Wall Street en juin dernier avec sa filiale Altice USA.

5 – Altice touche le fond

Le groupe Altice est au plus mal. Cotée à la bourse d’Amsterdam, l’action se négocie autour de 7 euros. Il y a trois mois encore, elle s’échangeait à près de 20 euros. A l’instar de la réplique dans le film l’Atlantide, l’empire perdu : « Quand on touche le fond, on ne peut que remonter ». Selon les Echos, Altice a jusqu’en 2022 pour redresser ses comptes. A cette date, il devra rembourser 10 milliards d’euros. Pour le moment, le groupe ne paye que les intérêts des emprunts. Ils sont d’environ un milliard d’euros par an jusqu’en 2020. Ils augmenteront progressivement.

Geoffrey Leplang