Dossier élection présidentielle: épisode 12. Tout savoir sur… Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise)

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Jean Luc Mélenchon, lors de la marche pour la VIe République. ©Hugo Romani

Notre revue des candidats à l’élection présidentielle s’achève aujourd’hui avec la présentation de Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise. Il se présente pour la troisième fois.

Comme Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon participe en 2022 à sa troisième élection présidentielle. Le candidat de la gauche radicale a toutefois annoncé qu’il se présentait pour la dernière fois. Il y a cinq ans son résultat avait créé la surprise, frôlant les 20%.

Son parcours

Du PS à LFI, Jean-Luc Mélenchon a connu un long parcours. ©Flickr

Né en 1952 à Tanger au Maroc, Jean-Luc Mélenchon est le fils d’une institutrice et d’un receveur des Postes. Élevé dans la foi catholique, il fait partie des enfants de chœur de son église. À 10 ans il immigre en France. Il obtient deux licences en philosophie puis en lettres modernes avant de décrocher le CAPES. Dans les années 70, le fondateur de LFI enchaîne les petits boulots: dessinateur de presse, ouvrier en horlogerie et dans une station-service, journaliste (il sera entre autres le premier employeur de l’animateur Arthur) et professeur de français.

Politiquement, il débute chez les trotskistes, mais rejoint rapidement le Parti socialiste où il est un homme de base de François Mitterrand, qu’il surnomme affectueusement « le Vieux ». En 1986, il devient le plus jeune sénateur de France à 34 ans. À ce poste, il devient l’initiateur du premier projet d’union civile pour les homosexuels qui deviendra plus tard le PACS.

Puis, en 1997, Lionel Jospin le nomme ministre délégué à l’Enseignement professionnel où il donne naissance à la formation « licence professionnelle ». Éloigné de la ligne sociale-démocrate du PS, il fonde le Parti de Gauche en 2008, puis La France Insoumise en 2016. Il participe deux fois à la présidentielle, devient député européen puis entre en 2017 à l’Assemblée nationale.

Son programme

File:Jean Luc MELENCHON in the European Parliament in Strasbourg, 2016  (cropped).jpg - Wikimedia Commons
Le programme de Jean-Luc Mélenchon est très proche de celui de 2017. ©Wikicommons

Institutions :

  • Mettre en place une VIe République en convoquant une Assemblée constituante avec des citoyens jamais élus.
  • Donner le pouvoir aux citoyens de révoquer les élus à mi-mandat, y compris le président de la République.
  • Rendre le vote obligatoire à partir de 18 ans, possible dès 16 ans avec reconnaissance du vote blanc.

Économie, Travail :

  • Passer le SMIC à 1.400 euros nets.
  • Mettre en place la retraite à 60 ans. Aucune retraite en dessous du SMIC pour 40 années de travail ou aucune retraite en dessous de 1.083 euros.
  • Création d’une allocation d’autonomie pour les étudiants de 1.083 euros par mois.
  • Mise en place de 14 tranches d’impôts contre 5 aujourd’hui. Les personnes percevant plus de 4.000 euros payeront plus d’impôt qu’aujourd’hui, les autres moins. A noter que toutes les tranches paieraient un impôt contrairement à aujourd’hui.
  • Mise en place de l’impôt universel: l’impôt serait payé en fonction de la nationalité et non plus du lieu de résidence.
  • Aucun héritage au-dessus de 12 millions d’euros.

Écologie :

  • Mise en place de la règle verte: interdiction de prendre à la Terre davantage que ce qu’elle ne peut produire.
  • Sortir progressivement du nucléaire.

Services publics :

  • Titulariser l’ensemble des contractuels à l’hôpital et encourager la formation du personnel.
  • Mise en place la cantine gratuite.
  • Restaurer le cadrage national des programmes et des diplômes.

Ses sondages

En 2017, Jean-Luc Mélenchon réussit à obtenir 19.58% des suffrages. Un score très important, le plus fort obtenu par un candidat de gauche hors PS depuis 1969! Mais le quinquennat n’a pas été un long fleuve tranquille pour le tribun de la gauche radicale.

L’épisode des perquisitions, où le candidat a semblé perdre son calme, a entraîné une chute de sa popularité. Mais comme à son habitude, la « Tortue » (animal auquel se compare Mélenchon pour qualifier sa trajectoire dans les sondages, en référence à la fable de La Fontaine « Le Lièvre et la Tortue ») a remonté la pente. De quoi espérer un second tour après deux échecs à la quatrième place. En 2012 Mélenchon était passé de 4 à 11% et en 2017 de 9 à 19.5%.

*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Enzo Bellini*

Hugo Romani