Une victoire à deux visages pour Nissa Rugby contre Marcq-en-Barœul (30-21)

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Nissa Rugby n'a pas totalement maîtrisé le match, face à des Marcquois 12e (premier non-relégable) au début du match. Lisa Rohel

Vainqueur 31-20 de Marcq-en-Barœul, Nissa Rugby a assuré l’essentiel samedi soir. Mais derrière le résultat, les Niçois ont offert un match à double lecture. Solide et inspiré, puis fébrile et indiscipliné dans la gestion. Une victoire au goût amer, symbole d’une équipe en quête de constance.

Depuis le début de saison, Nissa Rugby s’efforce de trouver la bonne formule entre puissance d’avants et créativité offensive. Face à Marcq-en-Barœul, cette quête d’équilibre a, une nouvelle fois, sauté aux yeux. 
Capables d’imposer leur rythme au retour des vestiaires, les Aigles ont aussi traversé de longs passages à vide, marqués par des approximations techniques et un manque de maîtrise défensive.

Thibaud Rey, le capitaine niçois, ne cherchait pas d’excuse à la fin du match : « Notre équipe est encore jeune, on ne se connaît que depuis quelques mois, mais on ne peut pas se cacher derrière ça. »
Le score final (30-21) reflète bien le paradoxe niçois. Une supériorité évidente dans le jeu, mais une incapacité à tenir la distance. À ce niveau, ces relâchements coûtent cher. Le bonus offensif s’est envolé, et la confiance collective en prend un coup.

Capable du meilleur comme du pire

Tout semblait pourtant réuni pour passer une soirée tranquille. Après un premier acte poussif, les rouges et noirs ont retrouvé leur intensité, leur vitesse dans les enchaînements, et un pack conquérant en seconde période. Pendant vingt minutes, Nice a imposé sa patte, déroulant un rugby fluide à la hauteur de ses ambitions. Résultat ? 30 à 7 pour les hommes de Gareth Baber, avec le bonus offensif dans l’escarcelle des Aigles.

Devant 3 000 spectateurs, les Aigles se sont appuyés sur leur conquête pour vaincre d’entreprenants joueurs de Marcq-en-Barœul ce samedi, pour la dixième journée de Nationale.
Crédit photo : Lisa Rohel

Mais la dynamique s’est brisée net. L’indiscipline, avec l’exclusion temporaire d’Hugo Sarrasin pour une faute d’anti-jeu (64e), les placages manqués et la fébrilité défensive ont ouvert la porte à un adversaire pourtant dominé. En cinq minutes, Marcq-en-Barœul a rappelé que le rugby se joue sur 80 minutes et pas 60 en inscrivant deux essais par Serafin Bordoli (67e et 72e). Un constat que regrette le capitaine niçois : « La satisfaction restera la victoire, mais ce n’est pas assez pour nous. À 30–7, on ne doit pas être inquiétés et on doit tuer le match. »

Ce relâchement mental interroge et inquiète alors que des grosses échéances attendent les Niçois. Le déplacement à Narbonne (2e du championnat à égalité avec Nissa Rugby) la semaine prochaine, servira de révélateur. Face à un concurrent direct, les Niçois devront élever leur rigueur confirme Thibaud Rey : « Si on veut exister dans les gros matchs, il va falloir gommer ces détails et être constants sur toute la durée du match. » 
Le message est clair, Nissa Rugby doit franchir un cap. C’est-à-dire gagner sans frayeur, ni perte de contrôle. 

Nathan Renaux