Iran: reprise d’une vie normale depuis la Guerre de 12 jours ?

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La guerre de douze jours a fait 1190 morts et plus de 4000 blessés côté iranien selon l'Organisation non-gouvernementale Human Rights Activists. Photo libre de droit.

La guerre Iran-Israël en juin dernier a été bouleversante au niveau national et international. 6 mois après la fin de la guerre, la vie reprend son cours pour les Iraniens c’est-à-dire la répression et la sanction subsistent.

Le 13 juin 2025, l’Iran s’est fait attaquer sur son sol par Israël. Le but du pays hébreu : affaiblir le programme nucléaire iranien et le régime en visant les hauts gradés, morts sur le coup. Après l’intervention des États-Unis, bombardant 3 sites nucléaires iraniens (Natanz, Fordow, Ispahan), c’est un cessez-le-feu immédiat qui est ordonné le 25 juin 2025. La guerre prend fin et la vie reprend. Cela se traduit par la répression, le durcissement des lois islamiques, les arrestations et exécutions.

Émotions controversées : entre joie et choc

Sur les réseaux sociaux, les Iraniens, du pays et de la diaspora, ont fait part de leur tristesse, angoisse, peur mais aussi joie et espoir. Pour eux, il s’agissait d’une situation particulière faisant surgir différents types d’émotions intenses et contradictoires. D’une part, l’inquiétude de la communauté iranienne à l’étranger pour leur famille vivant en Iran. D’autre part, la colère de voir leur pays bombardé. Et pour certains l’exaltation de savoir que le régime autoritaire s’effondre.

Ces réactions mènent le gouvernement à couper internet en Iran et réduire la connexion vers l’extérieur. Pendant environ 5 jours, les Iraniens étaient plongés dans un black-out d’internet massif. « Je ne pouvais plus appeler mes parents via Whatsapp. Un jour un numéro inconnu m’avait appelé et c’était ma maman avec leur ligne direct qui voulait juste m’informer que tout allait bien. Je n’imagine pas le nombre d’Iraniens qu’ils ont arrêtés », confie une iranienne de la diaspora vivant en France.

Retour à une vie normale

Durant cette guerre de 12 jours, le régime a exécuté et emprisonné de nombreux civils scandant « Mort au Dictateur ». La répression dure, même après cette guerre “censée” fragiliser le régime. Au contraire, maintenant, ces Iraniens sont persécutés et considérés comme des espions israéliens.

https://twitter.com/femmeazadi/status/1955600848064569653?s=46

Les iraniens militent, tout en essayant de reconstruire leur vie détruite par une guerre non nécessaire et non voulue. « Il n’y a plus d’électricité et maintenant ils ont coupé l’eau », indique une septuagénaire iranienne. La diaspora iranienne et les associations continuent de faire entendre la voix des Iraniens. Ces derniers ont cru voir une lueur d’espoir mais n’ont pas su saisir l’opportunité face à l’impossibilité de renverser un régime et de se libérer tout en étant sous les pluies de bombes.

Détourner le regard pour le respect de la diplomatie

Les institutions politiques et internationales ne se focalisent plus sur le sujet depuis que la guerre est terminée. Au lendemain du cessez-le-feu, ils parlaient “d’aides financières à la reconstruction du pays” ou encore de “condoléances pour les hauts gradés du régime martyres de cette guerre”. Les même hauts gradés ayant ordonné l’exécution de milliers d’Iraniens réclamant leur liberté.

Le souhait de ce peuple est de faire tomber le régime. Un régime qui bouleverse et déstabilise la région, en armant le Hamas, le Hezbollah ou encore les Houthis. Les pays occidentaux craignent cette instabilité mais continuent à passer des accords pour le gaz et le pétrole avec la République islamique.

Kymia Diyaar