OGC Nice : c’est quoi le souci ?

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Le milieu de terrain niçois Jeff Reine-Adélaïde s'est lourdement blessé au genou lors de la dernière défaite des siens face à Monaco (2-1). ©Icon Sport

Encore défait ce mardi par l’AS Monaco (2-1), l’OGC Nice pointe à une décevante 14e place. De quoi envisager l’avenir avec inquiétude ?

Indigente. Un qualificatif parfait pour désigner la nouvelle défaite niçoise face au voisin monégasque. Le compteur affiche dix matchs perdus depuis le début de la saison. Sous la houlette d’Ineos, le club azuréen ambitionne pourtant de retrouver les sommets. L’échec demeure pour l’heure cuisant, la chute semble impossible à enrayer.

Un cruel manque d’expérience

Dans le football actuel, la jeunesse reste l’un des critères primordiaux dans le recrutement, afin d’espérer d’éventuelles plus-values. Ineos intègre cette logique et accueille plusieurs joueurs à fort potentiel à l’OGC Nice. Amine Gouiri (20 ans), Flavius Daniiluc (18 ans), Hicham Bouadaoui (21 ans) ou encore Jordan Lotomba (22 ans), autant de jeunes pousses bombardées titulaires dans un club qui compte truster les premières places. Les Aiglons ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin et obtiennent le prêt de William Saliba (19 ans) ainsi que celui de Jean-Clair Todibo (21 ans) pour stabiliser la défense. Lors de la défaite face à Saint-Etienne le 31 janvier (0-1), le Gym alignait une équipe-type d’une moyenne d’âge de 22.81 ans ! Pas évident dans la rude arène de la Ligue 1.

Un précédent aurait dû mettre la puce à l’oreille des décideurs niçois. A l’été 2017, Gérard Lopez rachète le LOSC et met en place une politique axée sur le trading (la revente de footballeurs à fort potentiel), sans aucune cohérence sportive ni joueurs cadres pour les accompagner. Résultat ? Les Lillois finissent l’exercice à la 17e place. Au mercato suivant, les Nordistes accueillent José Fonte et Loïc Rémy, deux cadres de vestiaire, qui vont permettre aux talentueux espoirs de s’exprimer. Cet exemple devrait donc donner à réfléchir à Julien Fournier, dans une équipe où seuls Dante (blessé pour une longue durée) et Morgan Schneiderlin (à court de forme) peuvent faire office de patrons.

Régler la question de l’entraineur

Durant les deux dernières saisons, Patrick Vieira cristallise la déception des supporters. Le jeu minimaliste proposé par l’ancien Gunner ne sied pas aux amoureux du Gym, mais les résultats sont à mettre à son crédit (8e en 2018-2019, 5e en 2019-2020). Le début de l’exercice actuel, complètement raté, coûte sa place à l’ex milieu de terrain. Son remplacement par Adrian Ursea, son adjoint, ne suffit pas non plus, puisque le bilan du Roumain apparait comme tout bonnement effroyable (9 points pris sur 36 possibles).

La solution interne restera temporaire, les Aiglons prospectent pour trouver un nouveau capitaine pour le navire. La rumeur la plus insistante renvoie à Ralf Rangnick. L’ancien coach de Schalke et Leipzig coche toutes les cases : il propose un football offensif et mise sur les jeunes. Pour autant, si l’option parait séduisante, l’Allemand n’a jamais entraîné en dehors de son pays natal. Peu d’autres noms crédibles ont filtré dans la presse. L’espoir, un temps caressé, d’un retour de Lucien Favre demeure lettre morte. Pourtant la crédibilité du projet niçois passe par le recrutement d’une pointure sur le banc de touche. Un grand nom, pour que les Aiglons prennent enfin leur envol.

Interview. Johanna Cappellacci et Christophe Viale, tous les deux supporters de l’OGC Nice et étudiants à l’EDJ, se confient sur leurs craintes pour la saison du Gym.

Que vous inspire la saison actuelle de l’OGC Nice ?

Christophe : « Avant tout de la déception, on avait beaucoup d’ambition et on se retrouve avec un jeu ennuyeux et très peu de projections vers l’avant. »

Johanna : « Saison nulle. On s’ennuie terriblement, il n’y a aucune motivation, personne pour guider les troupes. C’est ennuyeux et déprimant. On a l’impression de jouer la relégation alors qu’on a un investisseur pour jouer le haut tableau. Même dans le recrutement ils n’arrivent pas à trouver des cadres. Ils ne prennent que des jeunes qui sont dans des grands clubs mais qui ne jouent pas. Ça ne peut pas fonctionner. »

Pensez-vous que virer Patrick Vieira était la solution ?

Christophe : « Je pense que le problème est plus large que le coach. Vieira nous a fait perdre énormément de temps et ne s’est jamais remis en cause. Mais le recrutement est à revoir et je ne pense pas que la direction aille dans la bonne direction. »

Johanna : « Pour moi virer un coach en cours de saison n’est jamais une bonne solution (hors problèmes avec les joueurs). Mais Vieira ne se mettait pas assez en colère il aurait dû davantage secouer les joueurs. Le problème vient d’eux donc le virer n’a servi à rien. »

Avez-vous un joueur que vous voulez voir ou revoir à Nice ?

Christophe : « Pas de nom précis mais j’aimerais un 8 box-to-box ou alors un 10. Un joueur qui pourrait nous permettre de mieux transiter vers l’avant. »

Johanna : « Non je n’ai pas de joueur qui me vienne en tête. En revanche je ne veux pas d’un retour. Si tu es parti c’est qu’il y a bien une raison ! »