L’OGC Nice, c’est lisse

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L'Allianz Riviera n'attend qu'a s'embraser les jours de match. Crédit : Flickr

Jour de match. Prendre le tramway déjà bondé deux heures avant le coup d’envoi. Attendre avec impatience chaque arrêt de station pour profiter d’une bouffée d’air frais bienvenue. Sentir une légère effervescence monter à l’approche grandissante du stade. Puis profiter des animations autour de l’enceinte, car sur le terrain, on le sait, ce ne sera pas la même chanson.

Mais avant toute chose, rendons à César ce qui est à César. Après trois mois de compétition, l’OGC Nice est dauphin du PSG. Plus fort encore, avec seulement quatre buts encaissés en 12 matchs, le GYM détient la meilleure défense parmi les cinq grands championnats européens. Cerise sur le gâteau, les Aiglons n’ont jamais été menés au score ! La forteresse niçoise semble impénétrable, en grande partie grâce à son nouveau gardien numéro un, Marcin Bulka, élu meilleur joueur de Ligue 1 en septembre. Devant lui, Dante et Todibo forment une défense imposante. C’est au milieu de ces deux gaillards que le retour en tram pourrait être plus appréciable. Et que dire de Ndayishimiye. Il est aussi difficile de le passer sur le terrain que de le nommer. La colonne vertébrale de l’OGC Nice est des plus solides.

Un jeu à l’italienne

Dans l’enceinte du stade, l’essence même de l’expérience réside dans la capacité à vibrer, à se lever à chaque moment fort. Lorsque la nuit s’installe, la température suit la cadence, et le match devient le seul remède pour se réchauffer. Cependant, le schéma de jeu instauré par le nouveau coach depuis cet été, Francesco Farioli, n’est pas des plus audacieux. La philosophie est claire : patience, un tempo ralenti et une construction basse pour attirer l’adversaire et tenter d’accélérer le rythme quand la porte s’ouvre. Face à des équipes jouant en bloc bas, cette approche plonge systématiquement la rencontre dans une atmosphère soporifique, voire propice à une petite sieste. Il faut avoir bu sa ration de café pour apprécier le calme des relances niçoises et une stratégie qui privilégie la qualité des occasions plutôt que la quantité. Le GYM joue à l’italienne : ne pas prendre de but et marquer une fois de plus que l’adversaire.

Ce style de jeu limite les joueurs talentueux comme Khephren Thuram ou Jérémie Boga, bridés par cette approche pragmatique. Pour les amateurs de football qui recherchent des matchs animés et des séquences offensives envoûtantes, le style de jeu actuel de l’OGC Nice manque d’éclat et d’enthousiasme. Mais au vu des résultats, difficile de donner tort à Francesco Farioli. À l’approche de l’hiver, il semble plus opportun de miser gros sur un manteau bien chaud, qu’un match avec plus de 2,5 buts…

Quentin HATON