La e-cigarette : une véritable alliée ?

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Les vapoteurs sont ils menacés par la cigarette électronique ?

Depuis son lancement en Europe en 2006, la cigarette électronique est l’objet de grands débats. Entre « vapoteurs » vantant ses mérites et fumeurs dubitatifs quant à son utilisation, aucune étude ne permet pour le moment de lui affirmer une éventuelle toxicité. 

Les magasins poussent comme des champignons, et de plus en plus de français commencent à combler leur manque en ne jurant que par elle. La e-cigarette apparaît comme l’ultime solution pour les fumeurs afin de stopper définitivement leur dépendance à une cigarette qu’on sait désormais dangereuse et extrêmement nocive pour l’homme. Les chiffres témoignent à eux seuls de son succès : 1 milliards d’euros de chiffres d’affaires et 3 millions de vapoteurs rien qu’en France. En bonus, la création de 14.000 emplois directs et indirects liés à ce substitut du tabac.

Aucune donnée scientifique fiable

A chaque fois qu’une étude apparaît, une autre vient la corroborer. En 2014, on en comptabilisait qu’une trentaine mais 5 ans plus tard, leur chiffre s’élève à 1800. Et si les connaissances à propos des risques que la cigarette électronique engrange sur la santé manquent, c’est en partie car l’intérêt des scientifiques sur la question est récent.

Au moment de sa commercialisation en France et en Europe, le succès est au rendez vous et les études vont toutes dans le sens des bienfaits d’une fumée « vapeur ». Elle s’avèrerait nettement moins toxique que les 4 000 composés chimiques, et les 50 substances cancérigènes qui composent la cigarette traditionnelle. Pourtant, les dernières déclarations d’Agnès Buzyn sur RTL laissent planer le doute. La ministre de la santé recommande « d’autres substituts nicotiniques » car les « effets sur le long terme de la cigarette électronique demeurent inconnus ». Peut-on donc réellement se fier à cette cigarette du futur qui a pour ambition de faire disparaître définitivement du paysage la « vraie clope » ?

Des risques… mais faibles

Une des études les plus importantes sur la question menée à ce jour en mars aux Etats-Unis tire des conclusions significatives quant à l’utilisation de la e-cigarette. 34% de ses adeptes sont susceptibles d’avoir une crise cardiaque, 25% d’avoir une maladie coronarienne (ce qui veut dire touchant les artères) et 55% ont plus de risques de souffrir de dépression et d’anxiété. Le Dr Mohinder Vindhyal, auteur principal de l’étude, se veut prévenant : « Jusqu’à présent, on savait peu de choses sur les événements cardiovasculaires liés à l’utilisation de la cigarette électronique. Ces données doivent être un signal d’alarme et déclencher des actes et une prise de conscience sur ses dangers. »

Toutefois, et malgré cette recherche américaine, c’est depuis 2016 que le Haut Conseil de Santé Publique considère la cigarette électronique comme aide ou substitut afin d’arrêter et/ou réduire la consommation de tabac. Quant à l’agence de santé public en Angleterre, elle considère, elle, que la cigarette électronique serait 95% moins nocive que le tabac.

Une utilisation qui n’est pas à l’abri de tout danger
– Texas, janvier 2019 : un jeune homme est décédé suite à l’explosion de savapoteuse, lui perforant l’artère gauche.
– Floride, mai 2018 : Un homme de 38 ans a été retrouvé mort après l’explosion de sa vapoteuse.
– Toulouse, août 2018 : un automobiliste a découvert un incendie à l’arrière de son véhicule, causé par l’explosion de sa e-cigarette.
– Idaho, janvier 2017 : un homme a été défiguré après l’explosion de sa cigarette électronique.  

Ethan Garacian