La Russie n’est pas seule face « au reste du monde »

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Dans son conflit face à l'Ukraine, soutenu par les pays occidentaux, la Russie peut elle aussi compter sur de puissants alliés © Wikimedia Commons

Depuis le lancement de son « opération militaire spéciale » en Ukraine, la politique de Vladimir Poutine a été sanctionnée par les pays occidentaux. Malgré plusieurs réactions internationales virulentes, le Kremlin peut toujours compter sur ses fidèles soutiens.

Qui frappera le plus fort ? Depuis le mois de février dernier, une violente partie de ping-pong oppose Washington à Moscou. Les Américains ainsi que l’Union européenne ont fermement sanctionné et condamné l’invasion menée par les forces russes en Ukraine, en fermant l’espace aérien européen aux russes ou en gelant leurs avoirs en dehors de leur pays. De son côté, Vladimir Poutine se défend face à ces sanctions, qu’il qualifie « provocation des pays de l’Ouest ». Son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a insisté : « Nous n’avons plus d’intérêt à avoir des relations diplomatiques avec les pays de l’Union européenne. »

Un pays apprécié par les puissances émergentes

La Russie peut compter sur la fidélité de plusieurs alliés. Le pays de Vladimir Poutine fait partie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et n’est donc pas complètement isolé sur la scène internationale. Les BRICS sont une force majeure pour le Kremlin qui peut continuer son opération militaire sans être pointé du doigt par le monde entier. En juin dernier, l’ancien officier du KGB a même demandé à l’organisation d’élaborer « une politique unificatrice, positive, visant à créer un système mondial réellement multipolaire ». De son côté, Jair Bolsonaro, ancien président du Brésil, tout juste battu à l’élection présidentielle par Lula, n’a jamais abandonné son homologue russe.

Cet été, l’ancien président a même confirmé qu’il « achètera tout le diesel qu’il pourra à la Russie ». La Chine joue également un allié précieux pour Poutine. Les deux pays ont le même objectif : abolir la domination américaine. Pour Xi Jinping : « La Chine et la Russie ont le droit légitime de réaliser leur propre développement. Toute tentative visant à bloquer les programmes de ces deux pays ne réussira jamais. » Une nouvelle alliance avec d’autres puissances émergentes pourrait ravir le chef du Kremlin. La Turquie, l’Algérie, l’Arabie Saoudite et l’Égypte souhaitent rentrer dans les BRICS. Ces « possibles nouvelles arrivées » pourraient devenir un soutien majeur. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ces pays se sont toujours montrés cordiaux avec les Russes.

Des organisations internationales au service de la Russie

La Russie est toujours présente dans de nombreuses organisations internationales comme L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou encore l’Organisation du traité de la sécurité collective (OTSC). Cette position prouve une nouvelle fois que le pays n’est pas complètement isolé sur la scène internationale, même si d’autres organisations la condamnent. L’OCS est définitivement derrière les Russes. Cet organisme a pour but de sécuriser et de faciliter les échanges en Asie. Une nouvelle fois, Pékin est associé à Moscou. L’OTSC a le même esprit. Son objectif : lutter contre le terrorisme, l’extrémisme et l’immigration illégale.

Cette alliance militaire est une alternative à la politique américaine, qui se positionne comme « les policiers du monde ». Dans cette organisation, la Russie peut compter sur d’autres pays tels que la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan ou encore le Tadjikistan. De même pour l’OPEP qui, après de longues discussions, n’a pas banni la Russie après l’invasion de L’Ukraine. Même si certains de ses membres sont opposés. La Russie dispose de ressources pétrolières trop importantes pour être bannie définitivement, ce qui la rend quasiment intouchable.

L’Afrique et l’Amérique du Sud : les nouvelles cibles du Kremlin ?

Toujours en quête de pouvoir, Vladimir Poutine ne compte pas s’arrêter là. Il prévoit d’allonger sa liste dans des zones dites « stratégiques ». Une grande partie de l’Amérique Latine montre des signes de sympathie à l’égard de la communauté russe. Le Nicaragua, la Colombie ou encore le Mexique ne sont pas fermés à l’idée de s’allier au Kremlin. Le Venezuela est également très intéressé. Comme pour la Chine, le pays veut mettre fin à l’hégémonie américaine. Cuba est aussi présent. Les deux pays ont toujours partagé des affinités depuis l’ère communiste. Le diplomate Bruno Rodriguez Parrilla a d’ailleurs déclaré : « Nous nous opposons fermement à l’expansion de l’Otan aux frontières de notre pays frère. » Un autre continent pourrait attiser l’intérêt des Russes : l’Afrique. La Somalie et Angola continue de se rapprocher de Moscou. Une nouvelle alliance pourrait se former et renforcer le pouvoir de Vladimir Poutine sur ce continent dans lequel les forces américaines perdent en endurance.

Agathe Joubert

*Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Stéphane Staquet et Adrien Roche*