Claudio Marchisio, l’histoire d’un grand amour

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C'est un ancien coéquipier de Claudio Marchisio, Federico Balzaretti, qui lui a donné le surnom de Petit Prince

Il Principino a pris sa retraite début octobre. Joueur emblématique de la Juventus, joueur clé de l’Italie, la carrière professionnelle de Claudio Marchisio a duré 13 ans.

L’histoire d’un grand amour, c’est l’hymne de la Juventus. C’est aussi l’aventure de Claudio Marchisio avec le club turinois. Il Principino grandit à Andezeno dans une famille juventina abonnée aux matches. À 7 ans, le milieu de terrain rejoint les équipes de jeunes des bianconeri. Pour la Juventus, Claudio Marchisio « n’est encore qu’un petit garçon semblable à cent mille petits garçons ». Pour le Petit Prince, la Juve « n’est qu’un renard semblable à cent mille renards ».

Tous les dimanches, l’Italien se rend au Stadio delle Alpi. Ramasseur de balles, Claudio Marchisio peut voir les joueurs de son équipe de cœur et surtout son idole : Alessandro Del Piero. Avec un poster du numéro 10 turinois dans sa chambre, c’est le premier joueur que l’Italien cherche après chaque partie pour se faire signer un maillot ou un ballon. Après de nombreux matchs et signatures, le capitaine juventino le reconnaît et lui dit en souriant : « Hey petit, mais tous ces autographes, tu les vends après ? ». À ce moment, personne ne pouvait imaginer que les deux hommes seront coéquipiers.

Héritier de la juventinita

En 2006, la Juventus est victime du Calciopoli. Relégué en Série B, le club turinois lance plusieurs jeunes. Alessandro Del Piero ne reçoit plus le ballon des mains d’un Claudio Marchisio au bord de la pelouse, les deux joueurs se l’échangent au pied du milieu du terrain. Le rêve du Principino devient réalité. Pour les tifosi, les voir jouer ensemble, c’est comme voir un père et son fils, un professeur et son étudiant, comme Batman et Robin.

Le milieu a commencé chez les jeunes comme trequartista avant d’être reculé comme relayeur à 16 ans. Sur le terrain, il est à l’aise dans le cœur du jeu et sur l’aile. Il se projette dans la surface et n’hésite pas à défendre. Le Turinois a toujours été dans l’ombre, ça ne l’empêche pas de s’ouvrir les portes de la Nazionale. Durant ses premières années au sein de la rosa juventina*, le Petit Prince découvre que l’amour peut avoir des épines. Beppe Marotta, le directeur sportif, envisage de le transférer. Mais le juventino ne s’affole pas, reste et s’impose. Entre le blanc et le noir, Claudio Marchisio n’est passé que par le bleu. D’une saison en prêt à Empoli à sa dernière année au Zénit Saint-Pétersbourg.

Avec classe et charisme, le numéro huit turinois n’a jamais eu de mot déplacé. Le Petit Prince a appris des enseignements du renard juventino. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». De son amour pour le club, le milieu est devenu une bandiera. Faire la primavera, c’est accepter d’avoir été. Être présent, c’est accepter le risque de l’absence. Claudio Marchisio et la Juventus se sont apprivoisés. Ils sont devenus et resteront, l’un pour l’autre, unique au monde. Après tout, le numéro huit sur son dos n’est rien d’autre qu’un infini qui a levé les yeux.

Fabio Scarfo

* En italien, rosa signifie rose. Mais sportivement, cela correspond aussi à l’effectif d’une équipe.