L’Ajax, bases solides pour saison historique

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La Johan Cruijff ArenA pleine à craquer et en ébullition.

Après sa qualification surprise aux dépens du Real Madrid, l’Ajax Amsterdam retrouve le gratin européen et une exposition médiatique digne de son âge d’or. Secrets d’une réussite qui n’a rien d’un hasard.

De là où il est, Johan Cruyff doit exulter. Avec panache et mérite, son club de toujours a bel et bien mis fin au règne de l’ogre madrilène dans la plus prestigieuse des compétitions, et de quelle manière. Vainqueur 3-5 au terme de la double confrontation, l’Ajax disputera les quarts de la coupe aux grandes oreilles pour la première fois depuis la saison 02-03. Ce succès inattendu n’est peut-être pas si surprenant que ça, alors que l’équipe historique d’Amsterdam semble atteindre son meilleur niveau de jeu depuis plusieurs décennies. 

Une génération dorée associée à un recrutement intelligent

Loin de figurer parmi les meilleurs centres de formations européens (l’académie n’est pas dans le top 20), l’Ajax a su tirer tout le potentiel d’une génération qui ne demandait qu’à imiter ses ainés. Depuis l’arrêt Bosman, difficile de redorer le blason d’un club qui semblait avoir trop connu la gloire pour y gouter à nouveau. Le temps d’un huitième, d’une campagne européenne, les jeunes joueurs Blanc et Rouge l’ont fait.

En tête de liste, Frankie de Jong. L’international Oranje de 21 ans connaîtra, comme Cruyff, le FC Barcelone l’été prochain pour 86 millions d’euros. Matthijs De Ligt, deux ans de moins et capitaine de l’équipe, affiche déjà plus de 100 matchs au cœur de la défense. Une ligne plus haut, Donny van de Beek enchaîne les kilomètres sans compter, se donnant cœur et âme dans la bataille du milieu.

Au sein de cet effectif, où l’âge moyen est de 24 ans, des tauliers expérimentés viennent mettre le vice et l’expérience nécessaire à toute réussite. Daley Blind a notamment fait le choix d’un retour au pays l’été dernier, tout comme Klaas-Jean Huntelaar un an auparavant. Arrivé en 2016, Hakim Zyech semble atteindre son meilleur niveau tandis que Tadic, le trentenaire bourreau du Real, a rejoint les Pays-Bas pour « seulement » 11 millions d’euros en provenance de Southampton.

Erik ten Hag et son groupe vers les sommets

« C’est une victoire historique, à laquelle personne ne croyait. Nous avons su forcer le destin et provoquer la réussite tout en confirmant notre philosophie. » A l’issue de cette qualification, Erik ten Hag, à la tête du groupe depuis décembre 2017, a pris la mesure de cette performance.

Au-delà d’une alchimie certaine, le style de jeu mis en place par le technicien de 49 ans percute et fait des ravages. Dans un 4-3-3 qui rappelle la formation utilisée par Rinus Michels à la fin des années 60, les transmissions sont rapides et les ailiers jouent les fers-de-lance, les trouble-fêtes dans les défenses adverses.

Pourtant, avec une 2e place en Eredivisie et une élimination contre Rosenborg en barrages de la Ligue Europa l’an passé, difficile de songer à un tel scénario. Période de transition oblige, il a sans doute fallu du temps à l’entraîneur et son staff pour gérer les individualités naissantes et les plans à respecter. Un an après, le travail paye et l’Ajax est sur le point de réaliser une saison historique.

En plus de son quart de finale en LDC, l’équipe est en lice pour décrocher le 34e championnat de son histoire, malgré une légère irrégularité face à ses concurrents directs. Le succès face au Real peut néanmoins transcender le groupe en cette fin de saison. Dauphin du PSV, les Rouge et Blanc pointent à cinq unités du leader. Malgré une récente défaite contre l’AZ Alkmaar (1-0), Onana et ses partenaires sont encore en course pour retrouver le Graal, tout en gardant le droit de rêver sur la scène européenne.