Pourquoi Klaus est le meilleur film de Noël de cette fin d’année ?

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Jasper dans le film de Netflix Klaus
Netflix a laissé Klaus en accès gratuit du 15 au 17 novembre 2019 © Netflix

Avec son tout premier film d’animation, Netflix frappe très fort pour les fêtes. Réussi en tous points, Klaus raconte la magie de Noël avec une technique brillante et une poésie singulière.

Beaucoup de neige, une cuillerée de cadeaux et une pincée de féérie. Klaus plante immédiatement le décor et affiche fièrement son objectif : réchauffer les corps et les coeurs des spectateurs emmaillotés dans leur pyjamas en pilou-pilou. Un défi remporté haut la main par Netflix, puisque ce premier film d’animation signé Sergio Pablos, enchante autant par sa douceur que par son authenticité. Pour ce voyage aux saveurs de papillotes et de guimauve, direction Smeerensburg, une petite île glaciale dirigée par deux grandes familles qui se haïssent de génération en génération. Elles se détestent le matin, elles se détestent le soir et se battent tout le reste de la journée. Une routine de bagarre bien huilée qui va être perturbée par l’arrivée soudaine de Jasper, le nouveau facteur. Bien loin de ce quotidien à la dure, ce jeune fils à papa, nanti jusqu’au bout des ongles, subit alors le choc des cultures de plein fouet. De quoi nourrir le récit  d’humour, d’action et d’amitié.

Un univers d’artisanat

Scénariste de Moi, Moche et Méchant et ancien animateur chez Disney (Tarzan, Le Bossu de Notre-Dame et Hercules), le réalisateur espagnol souhaitait retrouver une esthétique traditionnelle en travaillant les dessins à la main. Tout n’a pas pu être conçu sans l’aide de l’informatique, et notamment la lumière, mais le rendu en 2D reste néanmoins très délicat. Extrêmement difficile à manipuler avec un coloriage manuel, l’éclairage du film a demandé la technicité et la précision de l’ordinateur. Sans que l’on s’en rende vraiment compte, les couleurs s’assombrissent, s’enflamment ou se ternissent, suivant alors l’humeur du soleil, de la lune et des émotions. Le résultat s’en trouve magnifié et suit à merveille l’évolution de l’histoire et de ses protagonistes. Cette idée de l’artisanat et de la simplicité est également présente dans la cabane du Père Noël où les étagères débordent de cadeaux à l’ancienne. Pas de console de jeu ou de voiture télécommandée, mais des luges en bois, des jouets à remonter ou encore des figurines faites maison. Un retour aux sources de l’amusement et de l’animation, qui amène énormément de chaleur à ce fabuleux conte de Noël. 

Des âmes lumineuses et touchantes

Au delà de sa forme travaillée, Klaus profite de personnages intéressants et délicieusement écrits, animés par les voix de François Berléand et Alex Lutz. Ici, pas de gentils bonshommes, beaux, serviables et pleins d’enthousiasme, mais des caractères imparfaits emplis de vices et de passés douloureux. Habituellement construit autour d’une histoire d’amour un peu ampoulée, ce film de Noël préfère s’axer autour de valeurs plus conviviales et fraternelles. Les bons sentiments n’écrasent donc pas l’histoire sous le poids de leur naïveté, mais permettent au contraire d’offrir un nouveau contraste à ses anti-héros en quête de changement. Les origines du Père Noël prennent ainsi la forme d’une belle fable sur l’altruisme et transforment le mythe en une odyssée humaine et émouvante. Le message envoyé respire la sincérité et la poésie, mais ne s’encombre pas d’artifices pompeux. Pas d’excédent de merveilleux, non, mais une bonne dose d’adorable et de choupinou qui ferait fondre le coeur de Terminator. Après 1h38 de balade en Laponie, on en redemande encore. Et parce que c’est Noël, et qu’à Noël on dit la vérité, il faut l’avouer, Klaus fait vraiment rêver.

Le film Klaus a mobilisé une équipe de 250 artistes, venus de 23 pays et parlant une quinzaine de langues. / Bande annonce officielle Netflix