
En ce mois de novembre, la France commémore les dix ans des attentats du Bataclan. Cette tragédie a réuni et renforcé toute une nation. Mais la menace terroriste reste perpétuelle. La radicalisation des jeunes sur les réseaux sociaux et la fascination pour le djihadisme se répandent de manière grandissante.

La commémoration des attentats du Bataclan le jeudi 13 novembre 2025 à Paris, a été un moment de solidarité symbolique. Tous ont rendu hommage aux victimes, aux survivants et aux familles. Pendant ce temps, la radicalisation évolue sur les réseaux sociaux et les terroristes continuent leur quête djihadiste. Début novembre, Salah Abdeslam, dernier membre du commando des attentats, a eu accès à du contenus de propagande djihadiste via une clé USB. L’objet avait été transmis en janvier 2025 par Maeva B., l’ex-compagne du détenu. Celle-ci présente une “radicalisation certaine et une fascination pour le djihad”, affirme le Parquet national antiterroriste (PNTA).
Cette faille de sécurité secoue les rescapés et familles des victimes. Beaucoup de méfiance et d’inquiétude doivent régner surtout lorsqu’il s’agit du détenu le plus surveillé de France. Salah Abdeslam est d’ailleurs toujours considéré comme “un individu qui demeure radicalisé et convaincu par l’idéologie mortifère l’ayant conduit à commettre les attentats de Paris”, selon la directrice de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).
“Viser un apaisement social”
2 jours avant les commémorations, le détenu procède à une demande surprenante : entrer en contact avec les parties civiles. “Salah Abdeslam aimerait pouvoir expliquer la situation, discuter, ouvrir une porte aux parties civiles si celles-ci le souhaitent”, explique Olivia Ronen, son avocate.
Une démarche fortuite et inattendue, mais défendue par son avocate : “Ce sont des principes de justice restaurative […] où les mis en cause et les victimes des infractions arrivent à dépasser quelque chose pour essayer de viser un apaisement social”. Il s’agit là d’un bel espoir de réconciliation mais d’une confrontation possiblement encore trop douloureuse pour certains survivants.
Les réseaux sociaux : outil attractif pour la radicalisation des jeunes
D’après la DGSI, six projets d’attentats ont été déjoués depuis le début de 2025. Le plus récent est celui préparé par trois jeunes femmes âgées de 18, 19 et 21 ans. Elles auraient fomenté, en ligne, des attaques djihadistes kamikazes contre des terrasses de café ou salle de concert à Paris. Ces dernières ont été mises en examen et en détention provisoire quelques jours avant la journée de commémoration collective.
La jeunesse radicalisée est une source d’inquiétude en France car elle est imprévisible et plus impulsive dans ses actes. Les réseaux sociaux ont un impact fulgurant sur le rajeunissement des profils terroristes. Marc Trévidic ancien juge anti-terroriste l’explique, sur le plateau de Quotidien : “L’État Islamique recrute par l’image et l’émotion, il ne cherche pas à apprendre l’islam radical ni à donner une culture religieuse et extrémiste. Il veut se servir de jeunes qui ont envie de faire quelque chose de leur vie, se radicaliser et faire une action, en leur donnant un produit sur le marché qui s’appelle le terrorisme”, confirme t-il.
La menace terroriste est permanente. Le drame tragique du 13 novembre a su unir, rassembler et consolider les français. Mais l’engrenage djihadiste ne ralentit par pour autant. Surtout avec une jeunesse connectée pouvant facilement être influencée.
Kymia Diyaar


