Dossier élection présidentielle: épisode 7. Tout savoir sur… Eric Zemmour (Reconquête)

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Eric Zemmour, candidat de Reconquête à la présidentielle. ©Capture d'Ecran vidéo Youtube du candidat

Il y a un an, une candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle paraissait totalement incongrue. Habitué au plateau de CNews, le journaliste n’avait jamais fait part de ses velléités. Mais depuis cet été, tout s’est accéléré, au point de faire de l’ex-polémiste un candidat sérieux au second tour.

Pour la deuxième fois de son histoire, l’extrême-droite française va connaître une double candidature. En 2002, Bruno Mégret, ex-membre du Front national, avait fait sécession de Jean-Marie Le Pen en créant le Mouvement national républicain. Vingt ans plus tard, Eric Zemmour se lance dans une aventure personnelle avec Reconquête. Bien qu’opposant de Marine Le Pen, il partage néanmoins certaines de ses idées. De quoi devenir la force motrice des conservateurs?

Son parcours

Eric Zemmour est un débutant en politique, mais certainement pas en communication. ©Chaine Youtube du candidat.

Eric Zemmour est né à Montreuil en 1968. Ses parents sont des juifs d’Algérie. Son père est préparateur en pharmacie et sa mère femme au foyer. Diplômé de Sciences Po mais pas de l’ENA, il est en outre exempté de service militaire.

Sa carrière de journaliste débute au Quotidien de Paris. Il travaille au Figaro, pige pour Marianne l’année de son lancement puis pour Valeurs Actuelles. Il deviendra célèbre à la télévision grâce à l’émission « On n’est pas couché », présentée par Laurent Ruquier, où son duo avec Eric Naulleau détonne. Puis, CNews lui confie un poste d’éditorialiste dans l’émission « Face à l’Info » où il est très suivi et acquiert la notoriété qu’on lui connait aujourd’hui.

Politiquement Eric Zemmour ne s’est jamais présenté à une élection. Il a indiqué avoir voté pour Mitterrand en 1974 et 1981, puis pour Chevènement en 2002. Des candidats de gauche, pour une personnalité pourtant classée très à droite.

Son programme

Eric Zemmour lors de sa déclaration de candidature. ©Chaine Youtube du candidat

Sécurité :

  • Mise en place des peines-planchers (c’est à dire des peines minimums).
  • Expulser les trafiquants et leurs familles des logements sociaux.
  • Poursuivre et punir toutes les violences physiques même bénignes.
  • Rétablir la perpétuité réelle (prison à vie).

Immigration :

  • Mettre fin au regroupement familial (un ressortissant étranger peut être rejoint par sa famille actuellement sous certaines conditions).
  • Limiter le droit d’asile à une poignée d’individus par an.
  • Supprimer l’Aide Médicale d’Etat pour les étrangers.
  • Supprimer le droit du sol.
  • Renvoyer les étrangers venus travailler s’ils restent 6 mois sans emploi.

Economie :

  • Augmenter les salaires des travailleurs modestes (jusqu’à 105 euros).
  • Supprimer la redevance audiovisuelle en privatisant le service public.
  • Baisser de 15% le taux d’impôt sur les sociétés.
  • Supprimer les impôts sur les successions pour les cessions d’entreprises familiales.

Environnement :

  • Mettre fin à tous les projets d’éoliennes.
  • Augmenter la part de produits locaux dans la restauration collective.
  • Développer l’électricité et l’hydrogène dans les transports en commun.

Ecole :

  • Recentrer l’école sur les fondamentaux: lire, écrire, compter.
  • Restaurer le baccalauréat avec filières.
  • Permettre à tous les élèves d’apprendre le latin et le grec.
  • Rétablir le certificat d’études à la sortie du primaire.

Eric Zemmour dans les sondages

La courbe des sondages d’Eric Zemmour est assez difficile à lire. A partir de l’été et notamment à la rentrée 2021, bénéficiant d’une grande exposition médiatique, l’ex journaliste du Figaro s’est imposé comme une figure importante de la prochaine présidentielle.

Certaines polémiques (sur le Bataclan ou dernièrement lorsqu’il marque son refus d’accueillir des réfugiés ukrainiens) lui ont coûté des points dans les sondages. Le score annoncé d’Eric Zemmour diverge beaucoup certains instituts, lui promettant 12%, d’autres 15% (ce qui le placerait en bonne position pour espérer se qualifier pour le second tour).

* Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet *

Hugo Romani