Dossier élection présidentielle: épisode 2. Tout connaître sur … Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)

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Nathalie Arthaud en meeting en octobre 2021. ©Capture d'écran Youtube

A sept semaines du premier tour du scrutin présidentiel, EDJ News continue son tour d’horizon des candidats. Aujourd’hui, place à Nathalie Arthaud, candidate pour la troisième fois consécutive.

Depuis 1974, la formation d’extrême gauche présente des candidates à l’élection présidentielle. Arlette Laguiller a porté le flambeau pendant 33 ans avant de céder sa place à Nathalie Arthaud. Même si elle ne dispose pas de la même notoriété que sa prédécesseur, la quinquagénaire veut porter la voix des travailleurs dans cette campagne électorale. EDJ News vous présente cette candidate encore assez méconnue.

Son parcours

Nathalie Arthaud se présente pour la troisième fois. ©Wikicommons

Née en région Rhône-Alpes, Nathalie Arthaud est la fille de deux garagistes. Ses parents, très pieux, lui transmettent, selon elle, le goût de l’engagement politique. C’est à travers le catholicisme qu’elle apprend « l’action pour les autres et l’indignation ». Sa carrière politique débute, pendant un an, au sein des Jeunes Communistes avant de se poursuivre dès 1990 à Lutte ouvrière.

D’abord porte-parole de la campagne d’Arlette Laguiller en 2007, elle devient celle du parti en 2008. En effet, à LO, il n’y a pas de président mais un porte-parole national. Elue conseillère municipale de Vaulx-en-Velin (sur une liste d’alliance avec le PCF), elle se présente à l’élection présidentielle 2012 (0.56%) et 2017 (0.64%).

Nathalie Arthaud occupe un poste de professeur d’économie dans un lycée d’Aubervilliers. Ses convictions ont fait polémique en 2017 lorsqu’une cheffe d’entreprise demande à ce que la charge de ses cours lui soit retirée. Pour l’heure, la porte-parole de LO enseigne toujours.

Son programme pour 2022

File:2017-02-11 16-11-48 meeting-lo-belfort.jpg - Wikimedia Commons
Objectif de son programme ? Faire entendre le camp des travailleurs. ©Wikicommons


Economie :

  • Lever le secret commercial/secret des affaires (renseignements commerciaux qui ont une valeur du fait de leur caractère secret).
  • Lever le secret bancaire (interdiction aux banques de dévoiler des données bancaires de leurs clients).
  • Passage du SMIC, des allocations et des pensions à 2.000 euros nets.
  • Indexation des salaires sur l’inflation (si les prix augmentent, les salaires augmenteraient avec).

Droit du travail :

  • Interdiction des licenciements en cas de baisse d’activité.
  • Suppression du délit de diffamation si un travailleur dénoncent des conditions d’harcèlement.

Retraite :

  • Passage de la retraite à 60 ans.

Environnement :

  • Fin de l’élevage intensif.
  • Fin de l’abattage intensif.
  • Interdiction de la chasse à courre (le chasseur poursuit l’animal sauvage avec une meute de chiens jusqu’à le prendre).

Santé :

  • Gratuité des soins.

Immigration :

  • Liberté de circulation totale.
  • Volonté de supprimer les frontières.
  • Suppression du règlement de Dublin (qui détermine le pays où un demandeur d’asile peut s’installer). La liberté d’installation totale est défendue.

Historique des résultats de Lutte ouvrière à l’élection présidentielle

Depuis le début de la campagne, les sondages annoncent un score oscillant entre 0 et 1% pour Nathalie Arthaud. Dès lors, il apparaît plus intéressant d’étudier les scores de Lutte ouvrière depuis 1974.
Arlette Laguiller est la première femme à s’être présentée à une élection présidentielle. Lors de sa première candidature, on peut légitimement penser que son statut de femme a joué dans son score. En clair, tous ses électeurs n’étaient pas forcément en accord avec ses idées. Preuve en est, un électeur sur quatre de Laguiller avait voté pour le libéral Valéry Giscard d’Estaing au second tour.

A partir des années 90, sa notoriété grandit. En 1995, Lutte ouvrière voit pour la première fois ses frais de campagne remboursés (il faut pour cela faire 5% ou plus). Sept ans plus tard, certains sondages placent Arlette Laguiller comme la possible « troisième homme » de la campagne avec 11% dans les sondages. Elle n’obtient finalement que 5.72% mais ce score est une réussite car en 2002, un autre candidat trotkyste (une mouvance d’extrême-gauche) obtient plus de 4%: Olivier Besancenot. Si sa sortie demeure plutôt ratée en 2007 avec un score de 1.33%, LO n’arrive plus à atteindre de telle hauteur sans sa porte-parole historique.

En ayant repris le flambeau, Nathalie Arthaud n’a pas encore dépassé la barre des 1% à l’élection présidentielle. 2022 pourrait peut être en être l’occasion, même si ce n’est pas la tendance des sondages.

* Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Enzo Bellini et Léna Peguet *

Hugo Romani