Halloween sous couvre-feu : une fête en demi-teinte

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D’après une enquête réalisée par prixmaison.fr et budget-maison.com, 46 % des Français considèrent Halloween comme une fête commerciale. ©Vanessa Arnal

Mauvaise nouvelle pour les férus d’Halloween. Avec le couvre-feu, il est interdit de chasser les bonbons après 21 heures. Pour les commerces, cette nouvelle mesure inquiète…plus ou moins.

La terreur s’installe. Les devantures des magasins niçois arborent les teintes orange et noire. La météo lugubre se prête au jeu. La fête d’Halloween arrive et on le ressent. Pourtant, elle ne ressemblera en rien aux années précédentes. Les nouvelles restrictions sanitaires viennent entraver le bon déroulement de la fête d’origine celtique. En plus des rassemblements limités à 6 personnes, les sorties sont maintenant interdites après 21 heures. Conséquence, les commerces centrés autour des fêtes sont presque vides. Seules une ou deux personnes arpentent les allées remplies de déguisements. « Même si nous avons moins de clients, nous avons des familles qui comptent fêter Halloween en petit comité et viennent acheter de la décoration », explique Julie Minière, responsable de la boutique Festival à Nice.

La sonnette de la porte d’entrée du magasin retentit. Un couple entre dans l’espoir de trouver des déguisements pour ses deux enfants. Julie Minière se précipite pour les conseiller et espère leur vendre quelques uns de ses articles. « Nous avons observé 60% de ventes en moins par rapport à cette même période l’année dernière, déplore la gérante. Malheureusement, le couvre-feu n’arrange rien car nos plus gros clients sont les restaurants, les bars et les boîtes de nuits. » Aucune soirée dans ces établissements n’aura lieu samedi soir. À 21 heures, tous les espaces de réunion et de fête ferment leurs portes. Pour les petites boutiques comme celle de Julie Minière, c’est la catastrophe. Pour d’autres, la réalité est tout autre.

Dans plusieurs villes de France, comme à Châteaubriant, la fête d’Halloween est annulée. ©Mario PECOT

Une fête pas si différente

Si les commerces indépendants souffrent grandement de la mise en place du couvre-feu, les grandes enseignes montrent beaucoup moins d’inquiétude. « Notre collection d’Halloween n’a pas vraiment été impactée par cette nouvelle mesure », déclare Inès Oueslati, responsable du magasin de décoration Centrakor. À l’entrée, seul un grand squelette de la taille d’un humain accueille la clientèle. Les décorations de Noël prennent rapidement possession des lieux. Le petit coin réservé à la fête de la peur se trouve au fond du magasin. Les étagères croulent sous les squelettes et les toiles d’araignée. Très peu de déguisements sont à la vente. « Nous sommes avant tout un magasin de décoration, et les gens vont quand même décorer leur maison cette année, c’est pour cela que nous n’observons pas de pertes », justifie la responsable.

Et pour le monde du spectacle? Même constat. Les programmations terrifiantes ne sont pas annulées mais reportées. « Nous avons dû décaler le spectacle de samedi soir à dimanche matin car il était initialement prévu à 21 heures », explique Sébastien Morena, directeur du théâtre niçois L’alphabet. Tous les jours jusqu’à samedi, les enfants peuvent profiter de l’ambiance des citrouilles à travers plusieurs spectacles d’une trentaine de minutes pour moins de 10€. Dimanche matin, petits et grands pourront goûter au plaisir de la peur. Pour le moment, pas d’inquiétude à avoir concernant les réservations. Il suffit d’appeler le 06 60 89 10 04 ou de se rendre sur la billetterie du site www.theatrenice.fr. Le théâtre, lui, n’a qu’une hâte, remplacer l’écho des pas sur le plancher par les cris de terreur émerveillés des spectateurs.