Chaque lundi, EDJ News vous propose une rétrospective des cinq actualités politiques marquantes de la semaine.
Le gouvernement dégaine le 49.3 à deux reprises
Ces mercredi et jeudi, Elisabeth Borne a eu recours par deux fois à l’article 49.3 afin d’adopter le projet de loi de finances et le budget de la sécurité sociale 2023. Faute de majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement peine à faire adopter les textes initiaux. « En responsabilité, nous devons donner un budget à notre pays, a indiqué la cheffe du gouvernement devant les députés. Les oppositions ont toutes réaffirmé leur volonté de rejeter ce texte. »
Au total, une centaine d’amendements des députés ont été retenus, mais aucun n’émane du parti de la France insoumise (FI) ou du Rassemblement national (RN). La dernière application du 49.3 remonte au 29 février 2020 par Édouard Philippe. Le premier ministre de l’époque souhaitait faire adopter le projet de loi sur la réforme des retraites.
Motion de censure de la NUPES et du RN
En réponse à l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) puis le RN ont déposé une motion de censure à l’Assemblée nationale. Les deux groupes d’opposition déplorent ce passage en force du gouvernement sur le projet de loi de finances 2023. Mathilde Panot, présidente du groupe de la FI-NUPES, dénonce une forme de « brutalité ». Pour le parti de Marine Le Pen, la première ministre « n’a jamais cherché de compromis ».
La NUPES dépose une seconde motion de censure après la nouvelle utilisation du 49.3 jeudi dernier, ce que ne fait pas le RN. Les deux formations politiques ne voteront pas de motion de censure commune. Il est donc peu probable que l’une d’entre elles soit adoptée. Pour cela, il faut que la majorité des membres de l’hémicycle votent en sa faveur, comme signifié dans l’Article 49.2 de la Constitution. Celles-ci seront débattues aujourd’hui dans la chambre basse du parlement.
Meurtre de Lola : récupération politique de la droite aux nationalistes
Vendredi 14 octobre, le corps de la jeune Lola a été retrouvé sans vie dans une malle au pied de son immeuble du 19e arrondissement de Paris. La principale suspecte, Dabiha B., de nationalité algérienne, avait une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Elle lui a été délivrée en août dernier.
Le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Pauget, attaque violemment le gouvernement. Il déplore le « laxisme » de sa politique d’immigration. Marine Le Pen dénonce également la tragédie lors d’une prise de parole à l’Assemblée nationale. Éric Zemmour évoque de son côté un « francocide », reprenant la terminologie employée pour les « féminicides ».
Le gouvernement dénonce cette récupération politique. Elisabeth Borne souhaite « un peu de décence » du monde politique afin de « respecter la douleur de la famille » et « la mémoire de Lola ».
Laurent Wauquiez soutient Éric Ciotti
Laurent Wauquiez annonce son soutien à Éric Ciotti dans la campagne interne des
Républicains. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes « votera avec conviction » pour le député des Alpes-Maritimes, a-t-il annoncé dans Le Figaro le 20 octobre. Les deux hommes sont sur la même ligne au sein du parti, celle d’une droite dure. Éric Ciotti indique vouloir instaurer Laurent Wauquiez comme candidat à l’élection présidentielle 2027 s’il devient président des LR. Le questeur de l’Assemblée nationale apparaît comme le favori en interne face à Bruno Retailleau et Aurélien Pradié. Ce soutien le renforce dans cette course à la présidence du parti.
Le Sénat est opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution
Ce mercredi 19 octobre, le Sénat a rejeté l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Le texte a été soumis au vote de la chambre haute (majoritairement à droite) lors d’une niche parlementaire du groupe écologiste. Au total, 172 parlementaires ont voté contre et 139 en sa faveur. Pour Mélanie Vogel, sénatrice écologiste, « la majorité a fait le choix de s’inscrire contre la volonté de 81 % des Françaises et des Français. » Ce texte devrait être présenté à l’Assemblée nationale fin novembre. Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance dans l’hémicycle, souhaite que cette proposition soit la première de l’espace réservé aux députés macronistes.
Gaël Muffat-Meridol
*Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Ismahan Stambouli*