Objectif zéro sucre

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Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la quantité de sucres recommandée par jour est de 50 g pour les femmes et de 60 g pour les hommes soit environ 10 morceaux de sucre. © Emma LABROUSSE

Les sucres ajoutés se cachent partout, même dans les produits salés. Hélas, ce n’est ni bon pour la santé, ni pour la silhouette. Mais peut-on complètement les supprimer de notre alimentation ? J’ai décidé de tester pour vous trois jours sans.

Mardi. 9h. Le réveil sonne. C’est le début du défi de manger sans sucres pendant trois jours. J’ai décidé de pousser au maximum cette expérience. En plus de supprimer les aliments qui contiennent des sucres ajoutés, je ne vais pas non plus manger de pâtes et de riz blancs. On ne le pense pas forcément, mais ce sont des aliments raffinés qui ont le même effet que du sucre sur le corps. Je ne suis pas quelqu’un d’addict au sucre en règle générale, mais je me fais souvent plaisir en terminant mon repas sur une touche sucrée ou bien en mangeant des bonbons devant un film. Je ne manque pas ma barre de céréales au goûter. Mais rajouté à cela les produits industriels qui, eux aussi, contiennent du sucre, ça fait beaucoup. Étant étudiante, c’est ce qu’il y a de moins cher. Le plus dur est de ne pas résister à la tentation. 

J’ai faim

Vient le moment du petit-déjeuner. Peu d’options s’offrent à moi ce matin. En regardant la composition des aliments que j’ai l’habitude de manger, je suis étonnée de voir que même dans le beurre demi-sel il y a du sucre (1,1g). C’est peu, mais ça reste du sucre. Pas de traditionnels petits pains grillés (eux aussi sucrés) avec du beurre donc. Le choix final est limité : une compote de pommes sans sucres ajoutés, un yaourt 0% et une clémentine. Je ne peux même pas manger un carré de chocolat noir 80% (15g de sucre aux 100g). Je sens que les trois jours vont être longs… Quelques heures passent et je ressens déjà la faim. 

Au programme aujourd’hui : une journée golf avec des amis. Et qui dit déplacement, dit acheter un sandwich sur le pouce. Je m’assure auprès de la boulangère qu’il n’y a pas de sucre. Je vais donc me contenter d’un simple sandwich au saumon et concombre avec un pain nordique. Je dois faire l’impasse sur le délicieux brownie que j’ai l’habitude de prendre. La journée se passe et la sensation de faim est toujours présente. Ce n’est vraiment pas agréable. Dès le soir, les aliments industriels achetés en supermarché laissent place aux plats maison. Au menu : pommes de terre, oignon rouge, jambon, épices et parmesan pour donner un peu de goût à tout cela et compote en dessert. Le tout cuisiné avec un peu d’huile d’olive. C’est quand même plaisant de cuisiner soi-même et de ne pas simplement faire réchauffer un cordon-bleu (qui contient du dextrose) et des pâtes. Vient l’heure de se coucher, j’ai encore faim comme si mes repas ne sont pas terminés… J’espère que demain sera meilleur.

Les courses, un casse tête ? 

Mercredi. Je ne suis pas chez moi. Je vais donc devoir composer avec ce qu’il y a. Et les options sans sucre ne sont pas nombreuses. Les seuls aliments qui se distinguent sont des amandes et une clémentine. Je vais faire avec. Les fruits représentent maintenant 70% de mon alimentation. Même s’ils sont sucrés, ils sont très bons pour la santé. Heureusement, le repas du midi arrive vite. En espérant trouver de quoi manger au restaurant universitaire ! Alléluia, j’ai réussi à manger quelque chose le midi : des légumes, du poisson pané, un bout de fromage et une banane. Toujours pas de féculents, ni de dessert (tiramisu). Et malheureusement, ce jour-là, il n’y avait pas de pain. Je ressens la sensation de faim très rapidement.

Effectivement, j’ai fait le choix de ne pas manger de pâtes, ni de riz, donc je ne suis pas rassasiée. Je me sens même fatiguée en fin de journée. Mais il faut se remotiver, car c’est le moment d’aller faire les courses. Un second défi m’attend. Je suis obligée de vérifier les compositions et les informations nutritionnelles de chaque produit que j’ai l’habitude d’acheter. J’ai pu m’en procurer quelques-uns : fromage, jambon, raviolis, ricotta, épinards, nuggets et fruits et légumes. Mais j’ai tout de suite abandonné la case viande fraîche, trop chère, et le rayon barres de céréales au chocolat et petits pains grillés. Je les ai remplacés par un paquet de flocons d’avoine complet. Au final, ce n’était pas si compliqué que ça ! 

Une question d’équilibre

Jeudi. C’est enfin la dernière journée ! À la carte ce matin, un porridge avec les flocons d’avoine et le lait d’avoine achetés la veille. Ajouté à cela une demi-banane et du sirop d’érable (ça faisait longtemps que je n’en avais pas acheté). Au final, le défi a été moins compliqué que je ne le pensais. Le premier jour était dur psychologiquement, car je me suis en permanence demandé ce que je pouvais manger ou non. Pendant ces trois jours, je me suis sentie par moment fatiguée, car mon taux de glycémie était faible. En revanche, j’étais moins ballonnée, sans doute car je mangeais moins. J’ai pris du plaisir à cuisiner à nouveau, même si cela m’a demandé plus de temps. Je sais que je vais davantage faire attention à ce que je mange. Cela a été bénéfique pour moi. Et cela peut l’être aussi pour vous. Le sucre est nécessaire à l’organisme, mais en trop grande quantité, il est néfaste. Tout est une question d’équilibre. 

Emma LABROUSSE