Commises d’office à Marseille : découvrez le quotidien de trois avocates

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Commises d'office Marseille, la nouvelle série de France Télévisions. Crédit : Benjamin Géminel

Découvrir le quotidien des avocats commis d’office, c’est la promesse de Commises d’office – Marseille, série produite par Melocoton Films et Treize Productions. Elle sera diffusée dès le 22 mai prochain sur la plateforme France TV Slash et a été présentée en exclusivité ce vendredi, à l’occasion du festival Canneseries.

Lorsque l’on regarde la série, on se trouve plongé dans les coulisses de la justice. Pas celles des grands procès mythiques, mais celle du quotidien. Celle où ce ne sont pas les grands ténors du barreau qui défendent leurs clients, mais les avocats commis d’office. Dès le premier épisode, le spectateur est plongé dans la vie de trois avocates commises d’office à Marseille. Une caméra a suivi leur première rencontre avec leurs clients, leurs visites en centre de détention, les auditions avec le procureur de la République. Certaines scènes de plaidoiries ont même été rejouées pour une plongée encore plus immersive (interdiction de filmer les procès oblige).

Un bon reflet de la réalité

« L’image de notre métier qui ressort est totalement réaliste« , assure maitre Tiphaine Rémy, une des avocates de la série. Un constat partagé par ses deux consœurs, notamment parce que la réalisatrice du film a su les mettre à l’aise. « Nous avons été filmées de manière très naturelle. Il n’y a qu’une seule caméra et on finit par l’oublier et agir comme d’habitude« , explique maître Nawel Filali. « Personnellement, j’ai tout de suite eu confiance en Fanny (Fontan, la réalisatrice de la série, ndlr) donc je ne me suis pas mis de barrières« , poursuit maître Pauline Larronde-Buzaud, troisième avocate à intervenir dans la série.

Lutter contre le machisme et l’image de l’avocat bas-de-gamme

Cette série, c’est aussi l’occasion de révéler le caractère bien trempé de ces trois avocates, notamment celui de Tiphaine Rémy, qui se bat contre l’intolérance au sein du milieu judiciaire. « Le milieu du pénal est un milieu très macho : je rencontre des comportements sexistes chez les policiers, chez certains clients. C’est un combat, mais je ne le ressens pas comme un handicap« , confie l’avocate. Pour Pauline Larronde-Buzaud, l’affirmation dans ce milieu est un combat quotidien. « Je montre parfois les dents parce que j’ai besoin d’être crue« , explique-t-elle. Commises d’office Marseille contribue aussi à casser l’image d’une profession où la commission d’office est décriée. « On a l’impression que le commis d’office, c’est l’avocat cheap. Mais ce n’est pas le cas ! C’est une responsabilité qui apporte quelque chose de différent« , précise Tiphaine Rémy.

Objectif : susciter des vocations

Cette série aura peut-être la possibilité aussi de faire naitre des vocations. Ce fut le cas de Nawel Filali, dont la vocation est née après avoir vu les précédentes saisons de Commises d’office. « Je me suis vu faire leur métier. Être avocat, c’est une vocation ! Il faut s’accrocher et se dire qu’on est face à une personne qui a besoin d’aide« , explique la jeune femme. Des propos nuancés par sa consœur pour qui la profession n’était pas forcément une évidence. « Je suis allée en droit comme beaucoup parce que je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Avocat, ce n’était pas du tout une vocation. J’ai même failli me réorienter en arrivant en master. Et puis j’ai fait un stage qui m’a convaincue« , se souvient Tiphaine Rémy. Cette série est donc l’occasion d’en apprendre plus sur la vie de ces trois professionnelles de la justice, de partager avec elles leur passion et éventuellement de susciter des vocations. Elle est à voir dès le 22 mai prochain sur france.tv. Selon Théo Laboulandine, producteur de la série, les anciennes saisons de Commises d’office Marseille seront bientôt proposées en podcast. Quant à la suite du projet Commises d’office, il confie vouloir tenter la comédie fictionnelle judiciaire, sans envisager tout de suite la série documentaire.

Hugo Petitjean